Maria Goretti Quartet

Maria Goretti Quartet / Chronique LP > 14:02

Maria Goretti Quartet - 14:02 Les Maria Goretti Quartet sont de retour aux affaires avec un album qui va toujours à l'essentiel, des morceaux souvent brefs et intenses, mais contrairement à l'éponyme, le groupe ne semble pas avoir mis ses œufs dans le même panier. Un retour gagnant ? Large.

Dès le premier titre, "1st würst", le groupe entame les hostilités avec un brûlot post-punk rappelant un Joy Division pour un résultat à la fois chloroformé et enivrant. La deuxième piste change la donne avec un riff math-rock tropical qui contraste par rapport au premier morceau, pour ensuite lâcher les chevaux et partir dans un music-trip entre math-rock et surf music sacrément réussi, la dynamique de "Thaï nana" est en plus particulièrement jouissive à suivre. "Grape groove" reprend sensiblement les mêmes ingrédients, avec des parties rythmiques caliente, on adhère toujours autant, les relents de Devo dans la guitare et le songwriting du groupe font le reste du boulot de séduction des neurones.
Les pistes suivantes ne font pas dans la figuration, notamment "Sadnessong" et ses accents power-pop sucrée à la Cloud Nothings tandis que le riff saccadé de "Wholalota" les relie toujours autant à un Devo saupoudré de math-rock. La suite va rester cinglante ("Put out our belt") et nous conforte dans l'idée que l'on a affaire à un groupe qui a élargit son spectre, à la fois sucrée et durcit sa musique, pour un rendu riche, varié et érectile de A à Z.

Excellent disque qui bénéficie d'une très belle édition vinyle, mettant agréablement en valeur la jolie pochette. Bravo Maria Goretti Quartet et Tandori, label lillois (Oui Mais Non, Toys'R'Noise, Louis Minus XVI, Vitas Guerulaïtis...) avec des sorties toujours aussi convaincantes.

Maria Goretti Quartet / Chronique LP > Maria Goretti Quartet

Maria Goretti Quartet - Maria Goretti Quartet Cet album de Maria Goretti Quartet m'a possédé sur la longueur... Non pas que les premières écoutes étaient déplaisantes, bien au contraire. La musique du trio (oui, ils mentent comme des arracheurs de dents : ils ne sont pas quatre, manquerait plus qu'ils ne soient pas de confession catholique...) faisait son office mais pas de manière aussi immédiate que le sous-entendait l'apparente simplicité de la musique. Puis de nombreuses écoutes passent, les morceaux se découvrent, l'identité du groupe également, le flacon MGQ enivre et on n'a plus envie de dessouler. Au secours, on est accro'.
Après une intro à l'intérêt assez limité, le trio envoie son véritable premier morceau, intitulé "Owls" : l'introduction est lente, le titre gagne en vigueur et se situe à mi-chemin entre le Jon Spencer Blues Explosion et Dick Dale, avec des plans courts et une basse très présente à la manière des Minutemen. Du rock garage saignant teinté de riff surf avec une voix qui se fond particulièrement bien dans l'ensemble. On dit "oui" et on dira "oui" au reste : "Ciccone" tabasse bien et les choeurs limite punk énergisent encore plus le titre, "Krishnou" en rajoute une couche dans le saignant, "Connection '86" est de nouveau une étape bien classe avec ses relents de générique de South park. Sur "Lissbeth" et "Pan-ich", la parenté avec le groupe de Mike Watt me semble encore plus flagrante, avec cette basse qui donne le ton, ce qui n'est pas pour me déranger, tu t'en doutes bien. La suite sera du même acabit - de qualité donc - seul le titre final me laissera dubitatif : "Romantik avec elles" sonnent comme une version lo-fi d'un intermède de The Hives sur leur dernier disque. Contrairement aux douze autres titres, on ne voit pas ce que cette plage vient apporter à l'album si ce n'est un sas de décompression avant de ré-appuyer sur play. Ce qui devrait arriver assez souvent, étant donné que l'on ressort d'une écoute de Maria Goretti Quartet avec la sensation de ne pas avoir tout pigé, à la manière d'un film de David Lynch qui te livre peu à peu les clés de la maison, sans que ça ne perde de son charme initial.
Bref, achetez-le, écoutez l'album plein de fois et on dessoulera plus jamais ensemble. Rejoindre la secte des gens qui lévitent en bottes de pluie au milieu des pneus volants, c'est sans doute ce que tu pourras faire de mieux de ta vie cette année. T'entends ?