maple_bee_hello.jpg Plongée en apnée et sans filin au coeur d'un univers onirique et poétique, Hello Eve est une oeuvre riche et variée mélangeant avec grâce et élégance pop acoustique, folk éléctronique et "heavenly voicies". Au travers de compositions aussi différentes que le merveilleux et éléctro-aquatique "I build me a house" ou "No place" et sa folk aussi légère que dépouillée, Melanie Garside se révèle comme le pendant anglo-saxon de notre Emilie Simon nationale (qui a notamment signé la BO de La Marche de l'Empereur et l'album-concept Vegetal). Les arrangements éléctroniques fourmillent de petites nuances, les instrumentations dévoilent leurs apparats tout en finesse et au final, c'est tout en douceur que Mélanie nous fait pénétrer le monde de Maple Bee. Mélodie pop voluptueuses et embrumées, violons omniprésents, songwriting pensé jusque dans les moindres détails, Hello Eve est un disque qui recèle quelques pépites du genre. "Alright (Build me a house)" est l'un d'entre elles. Perçant les écrans de fumée, les mélodies suaves et délicates de miss Garside aguichent, séduisent avant de nous envoûter définitivement.
Et de se poser ainsi en rupture par rapport au très enlevé et énergique "Something" ouvrant l'album. Après nous avoir attiré dans ses filets, la demoiselle joue les sirènes avec "l'aquatique" et merveilleux "The Messenger" et ses trouvailles éléctroniques venant bercer la pop mélancolique et gracile de Maple Bee. L'émotion à l'état pur, sans artifice mais avec sobriété et élégance. Difficile de passer après ça, ce qui explique sans doute que "Bell song" paraisse un peu fade lors de la première écoute, alors qu'avec du recul, on se rend compte qu'il s'agit d'une très belle folk-song bercée par des cordes parfaitement en phase avec la douce harmonie de l'ensemble. Car avec Maple Bee, tout n'est que séreinté, appel à la contemplation et poésie latente ("Sadness land", l'éponyme "Hello eve"). Mais cet album n'est pas que cela. En témoigne les nappes "folktroniques" de "Rare colors", ou la folk minimale de "Turn in". Et quelque soit le chemin emprunté par Mélanie Garside, ses compositions ont toujours cette étonnante faculté à enchanter facilement l'auditeur. Ce qui explique l'étrange torpeur cotonneuse qui nous envahi lorsque la demoiselle referme Hello Eve avec le nébuleux et enfantin "Cocooner" puis le rêveur "No place". Deux dernières offrandes pour un premier album qui, bien que parfois inégal, n'en récèle pas moins quelques pépites d'une beauté rare.