C'est le début de l'été et un pote, qui a généralement bon goût (coucou Brice), poste un clip en annonçant son futur gros coup de coeur de l'année. La curiosité n'étant pas toujours un vilain défaut, je clique, intrigué par le nom du groupe, originaire de Philadelphie et déjà auteur de deux disques avant celui ci, mais surtout par le label. Epitaph me ferait encore découvrir des groupes cools en 2019 ? Le clip en question, "Cream", est pas mal, avec des couleurs seventies très kitsch quand la musique, elle, sonne nineties à fond, Hole et la bande à Courtney Love en tête. En parlant de trou, je décide donc de creuser un peu ce Patience et grand bien m'a pris. Impossible de ne pas penser à cette période bénie et toute la vague grunge/alternative rock. J'avais déjà ressenti cela en écoutant le très bon premier album des Anglais Milk Teeth mais c'est encore plus prégnant ici et moins cliché. Il y a vraiment une touche Mannequin Pussy, apportée notamment par la guitariste/chanteuse Marisa Dabice. Elle ne chante pas ses textes (traitant pour beaucoup d'agressions, de violences domestiques et de la condition féminine en général) mais les incarne, les habite, te les sussure à l'oreille par moments ("High horse"), pour mieux les hurler et te les balancer à la gueule comme dans les très punks "Drunk I" ou "F.U.C.A.W", toujours à la première personne. On trouve aussi des morceaux plus classiques comme celui qui donne son nom à l'album, digne du meilleur de The Distillers ou encore "Who you are", qui parvient néanmoins à nous surprendre avec son accélération à partir du milieu. Très chouette découverte donc, même si avec ses dix titres pour vingt-six minutes on en redemande. Va falloir attendre et prendre son mal en patience...
Publié dans le Mag #40