Un an après la sortie de son premier EP, Helmet, Manic Maya poursuit la présentation de son univers grâce à quatre nouveaux morceaux qui, contrairement au précèdent EP (50% solo et 50% groupe), sont joués entièrement en trio : Myriam Bovis (basse-chant), l'instigatrice et tête pensante du projet, accompagnée de Paul Muszynski (guitare-chœurs) et Ciro Martin (à la batterie, désormais remplacé par Frédéric L'Homme de Monsieur Thibault, OTTO et Louis Minus XVI). Enregistré à la Malterie à Lille, là où œuvre un ancien fenec dans une sombre organisation de concerts bruitistes de groupes portant des sobriquets souvent rigolos, Hope confirme et affirme clairement son identité.
Une pop-rock électrique et étincelante qui nous prend par la main pour nous emmener vers des terrains bien conquis certes, avec une grosse influence de la scène indie-rock américaine 2000s, mais qui fonctionne terriblement bien quand c'est bien écrit. Et c'est justement là la force de Myriam. La démarche de Manic Maya me rappelle un peu (mais pas que !) celle de Ben Gibbard avec les premiers disques de Death Cab For Cutie avant que le groupe cartonne avec Transatlanticism, à la différence que la lilloise repousse les limites en ajoutant à la fois ce petit côté jazzy à son rock, qu'on ressent agréablement sur "The belly", et des éléments un peu corrosifs et tortueux comme sur "Bad karma" avec cette basse rétive qui fait toujours corps avec cette voix si charmante.
Et Manic Maya ne s'est jamais caché de jouer sur les deux tableaux. Déjà Helmet équilibrait le chaud et le froid, la mélodie à la puissance rythmique, les envolées musicales à des moments beaucoup plus impénétrables. On aime cette ambivalence et quand l'artiste va en parallèle s'échapper vers d'autres sphères - comme celle des Secrètes Sessions du label Dur et Doux - pour nourrir ses inspirations et ses envies musicales avec d'autres artistes qui, on n'en doute point, feront murir des idées pour un prochain album que l'on espère pour bientôt. L'espoir, toujours.
Publié dans le Mag #52