Du chant, une guitare, une batterie et des samples mais seulement deux mecs pour tout gérer, voilà l'idée MamaKilla qui réunit Stéphane Del Castillo et Boris Barzul depuis quelques années, le duo a sorti une première démo en avril 2018 (Take it), a pas mal joué sur scène et a délivré son premier opus intitulé We coo en 2019. C'est avec le titre éponyme qu'on découvre leur son, granuleux côté gratte, bien plus pur côté chant, même si quelques effets viennent le voiler quand les instruments laissent davantage d'espace, comme si le combo se devait d'avancer masqué... (impression qui sera plus tard confirmée en matant le clip de "Touché"). Carrément grunge dans l'attaque du son, les éléments électro et les quelques bidouillages sur le chant font que l'étiquette se décolle bien vite et qu'on est bien emmerdé au moment de décrire l'ensemble, electro-indie-garage-grunge-rock. Mélange tout, secoue bien, ajoute des lignes mélodiques accrocheuses et des schémas pas toujours évidents et tu auras une petite idée de ce que proposent les MamaKilla. Sinon, plus simplement, tu cliques à droite à gauche et file écouter "Inti punishment", "You or another" ou "Touché" pour comprendre comment les deux loustics piochent dans le passé et font monter leur sauce. Souvent nerveux, ils savent aussi calmer le jeu et apporter de la langueur ("Lunatic", "Mama quilla"). Histoire que l'album respire un peu, on a le droit à trois interludes qui auraient pu être des intros (ou des outros) mais on n'aurait alors pas pu lire "Godziloutre" sur la track-list et ça aurait manqué ! Alors, savants fous qui ont ressorti des partoches des nineties pour fabriquer leur potion ou duo alambiqué qui n'a pas peur de confronter ses aspirations à ses envies du moment, c'est à toi de voir mais MamaKilla a réussi son coo.
Publié dans le Mag #42