À peine 6 mois après Enter by the narrow gate, Magon est de retour dans nos oreilles avec de nouveaux titres. Forcément proches du grand frère, ce Did you hear the kids ? compile neuf "petits" morceaux (un seul dépasse les 183 secondes) comme autant de bonbons dans un mini-paquet, le genre de sachet qui te semble trop vite terminé alors qu'il est à peine entamé. Des contenants faits pour les enfants comme cet opus dont les dessins, la photo et le titre ramènent à notre progéniture : fragile, mignonne et touchante. Dans un style toujours très lo-fi et épuré (une guitare, un rythme, une voix, rarement plus), notre globe-trotter (qui a passé, au moins, l'automne dernier au Costa Rica) ne s'énerve pas, même s'il donne parfois plus de rythme et de dynamisme ("Havana bay") à un ensemble assez tranquille voire contemplatif. À noter la présence de Louise et Alan, qui forment le duo SOS Citizen, sur le très onirique "Onie was a kid", un coin de paradis différent mais qui s'imbrique parfaitement avec les autres parcelles célestes.

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Magon enchaîne les sorties, composer et enregistrer de la musique semble si facile pour lui que ça doit être assez frustrant pour les autres formations indie-pop-folk qui galèrent parfois à sortir un EP tous les deux ans. Le deuxième album de cette année, c'est Enter by the narrow gate, à savoir 10 petites chansons qui vont droit au cœur. Rythmique délicate et discrète, guitare soyeuse, voix mise en avant, Magon avance comme s'il ne voulait pas déranger, pas s'imposer, juste se faire une petite place et s'installer dans un coin sans se faire remarquer. Nettement moins psyché qu'à ses débuts, le garçon mise sur la pureté des mélodies de sa 6 cordes ("Under the trees" ou "Another song, another day") plutôt que sur des ambiances chargées en arrangements et en sonorités. Même son chant passe souvent par un phrasé parlé qui, d'ailleurs, est parfois plus inspiré que certaines harmonies un peu passe-partout (le refrain de "White feather"). Plus c'est simple, plus c'est efficace ("A simple mind"), plus c'est léger, plus c'est prêt à virevolter et à se poser sur une autre oreille, peut-être la tienne !?

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Magon sait tout faire tout seul mais il aime s'entourer, après Charlotte (qui fait un petit coucou), il a trouvé quelques ami(e)s pour l'accompagner dans un projet plus personnel qui relie Tel Aviv (où il est né et a enregistré) et la banlieue parisienne (où il vit et a masterisé). Il laisse libre cours à ses influences folk rock marquées par les années 70 (le côté psychédélique et les distorsions douces) et les années 90 (le côté indie, low-fi et certaines sonorités) et ne traîne pas en route. Les schémas sont classiques, les idées ne s'étirent pas, le multi-instrumentiste va à l'essentiel, épure le propos et met en avant ses mélodies que ce soit dans la composition ou dans le mixage, le chant étant presque toujours au premier plan. Malgré le brouillard apparent et l'ambiance verdâtre sur l'artwork, l'ensemble est plutôt chaleureux et dynamique, on passe donc d'agréables petits moments (atteindre les 3 minutes est un exploit) avec Magon, c'est bien là l'essentiel.

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