Magneto - Science of attraction Cet album de Magneto est sorti en octobre 2014 (oui c'est une chronique séance de rattrapage) mais aurait tout aussi bien pu voir le jour dans les années 90 sur les labels Dischord (Fugazi, Faraquet, Shudder To Think...) et Touch and Go Records (The Jesus Lizard, Shellac...). Oui, il s'agit bien d'indie-rock avec un net penchant pour la sécheresse noise. Les influences sont facilement et immédiatement identifiables mais c'est suffisamment classe pour qu'on y replonge sans aucune once de résistance. Et tu serais bien con de résister. Parole de Fenec (avec un seul n, comme schneck, histoire de reprendre un mot qui ressemble vaguement...)

Dès le premier titre, "Greed", le boulot de séduction est déjà assuré avec un morceau aride, tempéré et percutant à la manière d'un Shellac qui aurait forniqué avec Fugazi. Les muscles sont saillants et secs comme à la belle époque de Scottie Pippen, les intentions sont excellentes et marquent rapidement les esprits. Bref, c'est la boulette pour les amateurs. La suite ne fait que prolonger le plaisir d'écoute avec "Stuff" et sa belle baston basse/batterie qui conclut le morceau de manière vindicative. La force de frappe, c'est bien mais les émotions c'est cool aussi et "Feel it", la troisième plage, offre un exemple de ce que le groupe sait faire en terme de songwriting à fleur de peau. Un beau moment dont les "Cause I'm feel it" raisonneront longtemps dans vos caboches.

Tout ce que l'on pourra reprocher à ce Science of attraction, c'est que 7 titres, ça paraît assez peu mais il n'y a rien à jeter et en plus, comble du bonheur, le groupe a eu l'excellente idée de sortir un split avec les non-moins excellents Pylone (remember le fracassant Things that are better left unspoken...). Le split en question est doté d'un artwork "Fishbone-ien" et de quatre morceaux qui méritent sacrément le détour.Tu peux donc faire une commande groupée pour ces deux sorties qui font plaisir aux oreilles...