"Comme de Niro" (Robert de son prénom au cas où t'aurais pas fait le rapprochement) ouvre le bal, on savait avec la pochette qu'on ferait un saut dans le passé, ça se confirme de suite avec ce goût seventies des instrus et la gouaille de Reuno pour sublimer ce projet blues/rock/boogie/rockabilly selon les tempos et les sonorités et on y reste pour quatorze titres qui sortent bien tous du même tonneau même si quelques-uns se distinguent davantage. Côté références, je suis un peu paumé alors je ne citerais que Paul Personne et Dick Rivers car oui, Madame Robert chante en français et brouille ainsi toutes les pistes américaines. Plutôt légers, les textes abordent la vie quotidienne ("Mieux avant", "Blabla"), dessinent des personnages ("Nabab", "Captain"), laissent un peu de place à l'humour ("Comme de Niro" et sa rime chat-oyante) comme à l'amour ("Derrière la porte" et sa rime baudelairienne) et évitent même de devenir trop sérieux quand il faut saluer leur vieux camarade ("Schultzy blues"). Côté instrumentations, c'est peut-être un peu trop académique, comme si le groupe ne voulait pas outrepasser les règles du genre et s'en tenir aux immuables codes qui exigent quelques chœurs, quelques appuis de clavier et pas trop de guitare. Dommage car j'apprécie davantage les titres (comme "Papa Legba") où la bande se lâche un peu plus.
Attachante, sympathique, divertissante, atypique, Madame Robert surprend l'auditeur que je suis, moins habitué à ce genre musical, un album qui ne sera peut-être qu'une parenthèse, une autre forme de récréation mais qui a été réalisé avec sérieux, envie et passion.
Publié dans le Mag #34
Re: Madame Robert - Comme de Niro
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Go Habs Go !