Je ne vais pas passer par quatre chemins (à la manière de la musique de Madam) : ce groupe défonce. Non, je me trompe. Il SURDÉFONCE ! Rien que ça. II, deuxième (!) EP des Toulousaines, est un condensé de rage, de folie et d'énergie. Tout ce dont je raffole. On pourrait s'arrêter là, tu pourrais me croire sur parole et t'empresser d'aller écouter ce disque 4 titres et, comme moi, avoir du mal à te remettre de la puissance de ce trio qui dévaste tout sur son passage. Mais comme ce groupe SURDÉFONCE (je sais, je l'ai déjà dit), je vais tenter d'approfondir le sujet.
Madam, c'est un groupe de patronnes. De reines, même. Et je leur souhaite la même destinée qu'Elisabeth II (tiens, tiens) et de régner sur le rock pendant 70 ans minimum. Madam, c'est la combinaison parfaite du Heavy Rock à la Motörhead, du rock poisseux de L7, du Garage Voodoo Rock cher aux Cramps. Y'a pire, comme influences. Quatre titres, treize minutes, des émotions à foison et de la folie dans un monde qui l'est pourtant déjà bien assez. Quatre bombes atomiques parfaitement produites, dégoulinantes de saturations et scintillantes de mélodies entêtantes. Les trois musiciennes sont en symbiose pour délivrer une musique qui vient du cœur, sans artifice et sans retenue. Comment ne pas succomber à l'hypnotique et envoutant "Witches" ? Comment résister au pachydermique "Rodeo", à la force de frappe incontrôlable ? Comment ne pas danser à l'écoute du remuant "Mad" ? Comment rester de glace face aux sonorités rockab' de "Fire" ? Et comment ne pas exploser avec "Bye bye palace", à écouter la sono à fond ? Je te le dis, moi, ce disque sent le soufre.
Mis en boîte au Swampland Studio par Lo' Spider (Jerry Spider Band), le garage rock de Madam mérite ne peut pas te laisser indifférent. Un groupe qui SURDÉFONCE (oui, je sais, je sais) ne laisse jamais indifférent. Reste à aller constater tout cela sur scène en vérifiant au préalable que les lieux qui accueilleront Madam possèdent une solide couverture d'assurance en cas d'incendie. Car, j'en suis sûr, Madam doit mettre le feu partout où il se produit.
Publié dans le Mag #51