Madam Comment allez-vous et comment avez-vous vécu les deux dernières années, une opportunité de préparer votre deuxième EP ou au contraire la frustration de ne pas partir sur les routes pour jouer ?
On va hyper bien, merci ! Pour ces deux années, le manque de concerts a été long et lourd, comme pour tout le monde. Mais ça a aussi été une période où on a eu besoin de beaucoup travailler. Notre guitariste est partie et on a décidé de continuer en trio, ça impliquait de revoir tout le set et Gabbie n'était pas guitariste. Donc ce moment plutôt vide s'est transformé en période de répét intense pour être prêtes à la reprise des lives ! On a été en bien occupées.

Vos deux EPs vous présentent en cover, les "witches back in town" mais une s'est laissée attraper ? Vous êtes désormais un trio ?
Eh oui ! Nos chemins se sont séparés ! À son départ on s'est demandé si on cherchait une nouvelle guitariste, mais finalement non. On a vraiment trouvé notre énergie en passant en trio.

Vous êtes-vous vraiment rencontrées via une petite annonce sur Facebook ?
Plus ou moins oui ! Je cherchais des musiciennes et c'est grâce à des partages Facebook que des potes m'ont conseillé Marin et Anaïs.

Comment qualifieriez-vous le son de Madam ? Et pourquoi ce nom de groupe, une volonté de vous montrer féministes et guerrières ?
Abrasif. Et pourquoi le nom... pourquoi pas ! C'était la moins pire des idées qu'on a eues ahah. C'est simple, facile à retenir, et ça se lit dans les deux sens. Oui, les littéraires, on sait qu'on dit "palindrome"...

Être un groupe de femmes avec un son punk, on pense tout de suite aux riot grrrls comme L7, mais aussi à des groupes plus récents comme les Distillers. Où allez-vous chercher votre inspiration ?
On ne se définit vraiment pas comme un "groupe de femmes", pour nous la musique n'a pas de genre. On fait du rock, et voilà. Pour les influs c'est dur à dire, on écoute toutes des styles de rock bien différents et je pense que c'est ce qui nous permet de créer notre musique.

A ce titre, comment vivez-vous les initiatives comme "more women on stage" de Lola de P3C ?
On soutient à 1 milliard de pour cent, évidement. C'est bon de voir de plus en plus de musiciennes sur scène, et de techniciennes en backstage. Nous on est une génération où il n'y avait pas beaucoup de "modèles féminins", et savoir qu'il y en a de plus en plus pour les générations qui arrivent c'est tellement motivant. On est d'ailleurs programmées pour la première édition du "More Women on Stage" le 11 juin à Paris, il nous tarde. Ça donne de la force.

En tant que groupe féministe jouant du rock que pensez-vous du #musictoo ? Que pensez- vous de la scène ?
Comme pour la question précédente, on est animées par le fait de voir que les choses bougent. Et dans le bon sens. La parole se libère, on se sent de plus en plus légitimes, l'énergie est la bonne et on espère qu'on continuera dans cette voie. La scène reste évidemment ultra masculine mais il n'y a pas de raison que ça ne change pas, il faut donner la parole à celles qui la veulent, celles qui en ont besoin. Écouter. Donner des opportunités. Ensemble, il n'y a pas de raison de ne pas y arriver.

Vous avez fait beaucoup de premières parties prestigieuses, quel est votre meilleur souvenir ?
L'an dernier on a ouvert pour Last Train dans un théâtre (L'Été à Pau), c'était une soirée géniale. Des gens adorables et tu prends une claque énorme dès les premières secondes. Niveau meilleur souvenir, je crois qu''un concert récent a pris cette place. En mars 2022, on a sorti notre EP, et la release party toulousaine était vraiment incroyable. Dans un skate-park, blindé au possible, on a fait plus de 450 entrées. C'était dingue, on aurait dit un film ! Les gens étaient assis aux pieds des rampes de skate au changement de plateau pour ne pas perdre leur place. C'était la première fois que nous voyions cela pour nous !

Sur le titre "Bye bye palace" que dénoncez-vous, le matérialisme et le capitalisme ?
Ouais, ça parle de ces "paradis de l'achat". De ce besoin compulsif d'acheter, de posséder.

Que doit attendre le public de Madam en live maintenant que les concerts ont repris ?
Du rock, de la sueur et du love (rires). À partir du moment où on met les pieds sur la scène, on sait qu'on est là pour s'éclater. C'est si intense pour nous. Dans ces moments, le lien qui nous unit est à son maximum et les gens le ressentent. Ils captent qu'on donne tout et ça leur donne envie d'entrer avec nous dans cette énergie.

Le mot de la fin ?
On se voit en live !