Lykke Li - Eyeye Il aura fallu attendre quatre ans après So sad so sexy pour que Lykke Li revienne. La Suédoise n'a pas choisi sa pochette d'album par hasard, tant le disque se veut représenter ses douleurs intérieures, ses peines et ses doutes. Ce disque se veut le plus personnel de la chanteuse. Nous sommes loin du remix chantant de "I follow river" qui l'a fait découvrir au grand public. Elle retrouve ici le producteur de ses débuts, Bjorn Yttling (NDLR : Le Bjorn dans Peter Bjorn and John) ce qui permet à l'artiste de retrouver certains de ses repères et de livrer des textes plus intimes.

Les deux premiers titres sont presque a capella même si la chanteuse confesse avoir toujours un problème avec sa voix, elle n'hésite pas ici à la mettre en avant. Lykke Li a travaillé sous l'intimité que la voix peut créer, l'émotion pour celui ou celle qui écoute, de fait qu'elle assume comme jamais la vulnérabilité de sa voix et cela s'entend. Le titre "No hotel" qui ouvre le disque a été un des premiers composés, la Suèdoise a ensuite composé les autres titres comme pour raconter une histoire partant de ce morceau fondateur. L'intégralité de l'album a été enregistré avec des instruments sans aucun effet numérique, ni ordinateur dans sa propre chambre, un total dénuement qui se ressent à l'écoute du disque. Un côté vintage puisque la plupart des instruments utilisés proviennent des années 1990.

La chanteuse indique même qu'elle "voulait que le disque ait l'intimité d'un mémo vocal laissé sous forte dose de LSD." Un pari réussi tant elle se livre complètement sur ce disque et entraine avec elle l'auditeur. L'artiste nous livre un beau moment d'écoute tout au long des pistes de ce Eyeye.