Lunatic Age : Peau Neuve Le voici donc ce Peau neuve tant attendu de Lunatic Age. De l'eau à couler sous les ponts pour Lunatic Age depuis Miranda, mais il s'agit toujours de la même magie qui découle de leurs compositions. Après un "Echo" à Miranda au grain à fleur de peau, Lunatic Age revient lentement à la vie sur "le souffle" qui insuffle à tout l'album une pointe de fureur, que l'on retrouve de manière récurente sur l'album comme sur "J'aime", ou "Comme au cinéma" qui s'emballe, accélère et termine le souffle court mais serein.
Ambiances sombres, un violoncelle qui accentue encore plus l'atmosphère, "C'est la fille qui rêve pour moi", un Lunatic Age différent, plus rock, plus mature, plus sobre aussi, utilisant moins de circonvolutions, une flèche qui va droit au coeur, sans détour, sans fioritures, mais avec efficacité. Le rock de Lunatic Age rejoint parfois celui de Lagony, avec ses accentuations, ses guitares éthérées, "Elle nous quitte" vibre de façon monolithique sur une basse en avant-plan, bordées par des guitares qui sont autant de pistons qui mettent la machine en branle.
Titre éponyme, "Peau neuve" déroule un fil conducteur délivré par une guitare sur le fil du rasoir, un chant jouant le funambule, -Tant qu'il me reste de l'espoir-, Lunatic Age exploite le sien, des mélodies rodées, une basse qui ajoute à la tension du moment, un message mélancolique à l'image de l'automne. Ce Peau neuve s'écoute avec délectation, sans à priori, sans recours à une psychanalyse de pochette qui semble ravir certain, Lunatic Age se distingue par ses compositions toute particulières, simples, efficaces, aux mélodies sous-jacentes parfois fatales.