Lucid Ann

Biographie > Anne est lucide

Formé à Angers en janvier 2003, Lucid Ann fait un pop-rock très inspiée par la scène des années 70 et 80. Dès juin 2003, le groupe sort un premier cinq titres, Lullaby my baby qui lui permettra de se faire remarquer lors des pré-sélections du Printemps de Bourges.
Fin octobre 2007, Lucid Ann sort The fifth season, son premier album.
En 2011, quelques mois avant leur séparation, les Lucid Ann nous laissent un dernier EP : X-voto to Kim Gordon's legs.

Lucid Ann / Chronique EP > X-voto to Kim Gordon's legs

Lucid Ann - X-voto to Kim Gordon's legs S'attaquer à une chronique de Lucid Ann au W-Fenec, c'est prendre un sacré risque vis-à-vis de son implication personnelle dans le zine... En 2004, Anne chronique leur démo, elle choisira quelques temps plus tard de se donner à fond pour son micro-label, son groupe et les jouets. En 2007, Rémiii hérite du dossier pour l'album The fifth season et lui aussi prendra ses distances ensuite... C'est chez moi qu'est arrivé X-voto to Kim Gordon's legs, l'EP enregistré par les Lucid Ann après de nombreuses dates et un changement de batteur, alors jamais deux sans trois ? J'espère que non et d'ailleurs la "malédiction" s'est certainement brisée puisque si Maximum Douglas Records (Anorak, Kilø, Pretty Mary Dies...) a sorti ce disque en mars, le groupe a depuis, lui aussi, quitté le Paysage Musical Français, c'était en juillet 2011 mais comme c'est plutôt bon, il n'est jamais trop tard pour l'écouter.
Lucid Ann aime le rock et si le titre ne suffisait pas à rendre hommage à l'un des plus grands groupes de rock (Kim Gordon étant la déesse de Sonic Youth), la sérigraphie de la rondelle joue avec respect la touche "vinyle". Le coupe basse/batt fonctionne à merveille (la carcasse ronronnante de "Monster nation"), les guitares sont belles, le chant est parfois un peu à la peine ("Factory bowels") mais que d'énergie envoyée par le quatuor qui tape autant dans l'indie rock que dans la power pop, leur ultime "Plastic danger" me renvoyant illico presto aux ambiances électriques du Ash de 1977 ! Les 5 titres ne sont donc pas identiques, on retrouve la signature du groupe mais les ambiances varient, allant puiser aussi bien dans les eighties que dans les années 90, le tout avec une production très propre car si le groupe ne cache pas son admiration pour les Sonic Youth, ici, les instruments sont nickels, pas question de laisser grésiller la disto ou de partir en impro au coeur d'un titre ! Au contraire, tout est réfléchi et construit, y compris l'enchaînement des pistes (avec justement un simili larsen ultra maîtrisé pour terminer "Glossy leather boots" et lancer "Factory bowels").
C'est difficile de chroniquer un groupe qu'on apprécie alors qu'on sait qu'on ne les croisera plus jamais en live et que ces morceaux sont leurs derniers mais quitte à quitter la scène, autant le faire avec une belle offrande...

Lucid Ann / Chronique LP > The fifth season


Lucid Ann - The fifth season Dès l'intro de "Virgin moon", le morceau inaugural, on se prend à croire que Lucid Ann se met à surfer sur la vague menée par Stuck In The Sound. Mais le groupe angevin a vu le jour en 2003 (soit pas avant-hier) et s'est déjà fait repérer, que ce soit sur scène ou grâce à ses maxis. Si les deux groupes partagent des influences communes (Pixies et Sonic Youth, avec une prépondérance des premiers sur SITS et des seconds chez Lucid Ann), il suffit d'attendre les titres suivants de la galette pour se rendre compte que le quatuor est apte à porter haut et fort ses propres couleurs.
Certes, Lucid Ann prouve qu'il est très marqué par la pop et le rock indie de ces vingt dernières années, par exemple sur "Cockroach", qui sonne très 80's. Le groupe sait aussi aborder de petites courbes Mercury Reviennes ("Lady autumn") ou remonter encore un peu plus dans le temps avec "Silent", signes d'une capacité à s'adapter grandement. Avec la même volonté de varier les plaisirs, le groupe ira jusqu'à abaisser la cadence au minimum sur "Wonder land" (au final mieux exprimé que son entrée en matière). C'est peut-être cette latitude trop large, ces quelques va-et-vient entre rock aussi fougueux que nerveux et passages pop-rock tranquilles qui ont une légère tendance à donner une allure décousue à l'album... Sauf que le groupe montre de réels atouts, par exemple, lorsqu'il inocule ses halos noise (l'étourdissant "Wedding dress" final, parmi d'autres exemples...), placés idéalement, ou injecte ses mélodies accrocheuses mais pas lassantes ("The fall of iron man", "The moth"). De plus, Ghislain assure le chant intégralement en anglais (et plutôt bien), la pochette du disque est sympa (l'intérieur plus encore !) et pour couronner le tout, la production (made in Studioscope) offre à The fifth season de quoi se faire remarquer.
Bien que contrarié par un infime manque de constance, The fifth season recèle son sympathique lot de petites bombes (comme celles croquées sur le CD). Voguant entre pop, rock et noisy, ce premier opus permet à Lucid Ann de s'installer confortablement dans le paysage !

Lucid Ann / Chronique EP > Lost in Luna Park

lucid ann : lost in luna park Un an après Lullaby my baby, Lucid Ann remet ça avec Lost in Luna Park, cinq titres explosifs dans la lignée de leur premier maxi. Pour ce deuxième opus, le groupe a bien fait les choses : ils sont allés enregistrer au Conservatoire de Paris. Alors forcément, la production est impéccable.
Dès la première écoute, on pense imanquablement à Sonic Youth ou Blonde Redhead, et si les jeunes angevins s'éloignent rarement des pas de leurs aînés, il faut bien avouer que c'est carré et noisy à souhait. Les deux guitares n'y sont pas pour rien, et donnent de la force au chant en anglais de Nico ("New experiences", "Girl cracked"). Les Lucid Ann savent ce qu'ils font et même s'il leur reste maintenant à se forger une personnalité plus prononcée, ce Lost in Luna Park ne laisse présager que du bon pour l'avenir.
Lost in Luna Park est distribué dans la région d'Angers. Pour les autres, rendez-vous sur le site de Lucid Ann : leur premier maxi est entièrement téléchargeable ainsi que "Girl cracked" de "Lost in Luna Park".