Louisville - A silent effort in the night Outre le contenu audio proposé, sujet auquel le mélomane n'est souvent confronté que dans une second temps, il existe bien des façons pour un label (qui plus est, débute dans cette activité) de se faire remarquer. Pour ses premières signatures que sont A Moi et, présentement, Louisville, debruit&desilence a mis le paquet sur... le packaging justement ! Puisque c'est un épais digisleeve à la jaquette énigmatique depuis lequel s'échappent le CD et le livret composé... de trois feuillets en papier calque contenant tracklist et crédits. Passée cette première approche (au crédit de la formation impliquée), on insère donc la galette dans le lecteur...
Avant de parvenir à "Johnny and June", cette folk-song tout ce qu'il y a de plus conventionnel (mais ô combien charnelle !), Louisville nous aura fait partagé bien des émotions et usé de moyens pour les diffuser. La fébrilité de "Louiseville", à mi-chemin entre fable, comptine et mythologie, débutée par du spoken-word avant de prendre une tournure folk ; l'avant-gardisme des ambiances sonores de "Forest (for Maria Kotalska)", "Matin", "Soir" et le (post-)rock étincelant de "A silent effort" peuvent transparaître comme étant autant d'éléments disparates mais Louisville les lie d'une façon totalement unique, incontestable. Louisville, c'est un peu la féminité de Mansfield.TYA, Félicia occupant principalement le micro, à la rencontre du délire verbal de Projet S.I... ou des incantations de "L'Europe" et autres "Nous n'avons fait que fuir" (Noir Désir), notamment lors du jubilatoire développement sur les "Blackberries" ("The only thing to come now is the see").
Entre expression musicale standard et expérimentation pouvant être (mal) perçue comme prétentieuse, Louisville détonne et surprend mais ne laisse pas indifférent. On se laisse bercer par ce trip total d'une demie-heure perdue quelque-part ou on n'y revient pas. Mais personnellement, je vous le recommande et en redemande.