Louis Jucker profite de chacun de ses voyages et de ses rencontres pour sortir un disque. C'est un compulsif, à tel point que chaque année, le frontman de Coilguns nous pond un nouvel album que ce soit en solo ou avec ses diverses formations. Peu importe la qualité de production ou même artistique, Louis chie ses idées nées de lubies sur bandes. Son dernier album nommé Kråkeslottet a été composé et enregistré en une semaine dans et aux alentours d'une cabane de pêcheur (mais aussi dans une église) au dessus du cercle polaire en Norvège en plein hiver alors qu'il était en vacances. Armé d'un zoom et de quelques micros (ce qu'on utilise pour nos interviews, donc très lo-fi), mais aussi d'instruments trouvés sur place (harmonium, piano, cithare...), Louis Jucker a accidentellement pondu une œuvre très personnelle et de façon très spontanée. Cela se ressent inévitablement, c'est d'ailleurs ce qui lui confère un certain charme, même si tout n'est pas bon. Chaque détail environnemental est perçu (son de plancher qui craque, bruits des vagues, présence humaines...) dans cet album souvenirs qui nous met dans une position inconfortable de voyeuristes.
Publié dans le Mag #37