L'histoire (pas tout à fait vraie) de Los Disidentes del Sucio Motel débute en Mars 2005 lorsqu'au détour d'un motel de Santa Fé, Bobby, Billy et Johnny se croisent de manière fortuite et découvrent qu'aucun des trois ne sait quoi faire de ses dix doigts. Après une demi-seconde de réflexion, le trio, se lance à corps perdu dans une folle équipée : "monter un groupe de rock et avaler l'asphalte... jusqu'à ce que mort s'ensuive". Une nouvelle rencontre accidentelle plus tard et le trio devient quartet après l'improbable intégration en son sein d'un certain Sonny, un égaré de passage dans le coin. Désormais, à bord d'un pick-up tout droit sorti d'une improbable carrosserie sudiste, Los Disidentes del Sucio Motel se mettent en chasse, décidés qu'ils sont à écumer tous les bars du Nouveau-Mexique avant de s'attaquer au plat de résistance : mettre l'hexagone à leurs pieds. Cette belle bande de bras cassés a une recette on ne peut plus simple : "du rock'n roll, des femmes, du whisky", le tout dans n'importe quel ordre pour peu que cela évoque les QOTSA, Kyuss et autres Fu Manchu. En d'autres termes, l'Amérique à ses Eagles of Death Metal, nous ou plutôt Strasbourg (puisque c'est là que le groupe a élu domicile) a ses LDDSM.
Après, deux années de pérégrinations rock'n-rollesques, la troupe de furieux couche ses aventures musicales sur CD et en fait le premier témoignage discographique du plus improbables des groupes de rock hexagonaux ; son titre : Room 159. Un premier essai qui en appelle forcément un suivant, plus long, plus dur et pas coupé comme dirait l'autre. Mais surtout avec une esthétique cinématographique de série B western spaghetti gorgée de cool (et d'autres breuvages plutôt éthyliques) toujours plus affirmée. Le résultat a pour nom Soundtrack from the motion picture (2010, Deadlight Entertainment) et comme son nom l'indique, n'est pas du tout la BO d'un film... sauf qu'en gage de vrai album de stoner caniculaire et explosif, il pourrait l'être pour un film "Grindhouse" du duo Robert Rodriguez/Quentin Tarantino. Mais en l'état c'est un premier album, un vrai de vrai, dur et respirant la rocaille et qui permet au groupe d'écumer les salles comme les festivals de France et de Navarre. Et de se tailler une réputation de bouffeur de bitume et de bêtes de live plus que méritée.
Un split LP avec les Flashfalcon plus tard et voici que la Maverick Family (une histoire de pseudo et d'amour inavoué pour le film Top Gun) passe de la série B à Z avec Arcane. Un deuxième album long-format qui, en s'éloignant un peu des influences cinématographiques chères au groupe, lorgne cette fois du côté de l'ésotérisme et de la culture fantastique (littéraire notamment) non sans accoucher d'une plaque dans la droite lignée de ces oeuvres passées : rock'n'roll et sévèrement burnée (mais pas que).
Infos sur Los Disidentes Del Sucio Motel
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Rubrique :
Stone Wedge
Psyché prog progressif... allemand...
Rubrique :
Bud Spencer's Clout
Stoner punk'n roll directement importé de la région grenobloise...
Liens pour Los Disidentes Del Sucio Motel
Los Disidentes Del Sucio Motel discographie sélective
lp :
Human collapse
...
lp :
Arcane
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split :
East side story
...
lp :
Soundtrack from the motion picture
...
ep :
Room 159
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Los Disidentes Del Sucio Motel dans le magazine
Numéro :
Mag #60
Avant le Hellfest, on voulait sortir "deux petits mags plutôt qu'un trop gros". C'est raté car le premier "petit" est "gros". Juge plutôt ! Au passage de la Tournée du Siècle on a interviewé ensemble Niko de Tagada Jones et Olivier des Sheriff mais aussi sorti de l'ombre David qui joue dans Dirty Fonzy et prépare l'Xtreme Fest et fait bouger Albi et posé des colles à Fred de Not Scientists. Ce ne sont pas les seuls à répondre à nos questions car tu trouves aussi les pensées de Los Disidentes del Sucio Motel, Filter, Ni, Hammok, 20 Seconds Falling Man, Oddism, Belmondo, Goodbye Meteor et Burning Heads !
Liens Internet
- Noise Mag : site du mag'
- Rock en scène : Webzine Rock, Metal, Fusion du sud de la France
- Desert-rock.com : webzine stoner
Rock > Los Disidentes Del Sucio Motel
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Interview : Los Disidentes Del Sucio Motel, Tout savoir sur Sapiens (sept. 2019)
Interview : Los Disidentes Del Sucio Motel, InterviOU : LDDSM
Los Disidentes Del Sucio Motel / Chronique EP > Breath
Habitués à faire des titres en acoustique (comme des reprises) pour passer le temps (entre deux albums) ou pour des projets qui les bousculent un peu (tribute album, concerts spéciaux), Los Disidentes del Sucio Motel ont cette fois-ci formalisé leur attrait vers l'unplugged avec un EP incroyablement abouti qui va autant ravir que surprendre leurs fans.
Le groupe ne nous offre que 5 titres, mais comme ils peuvent s'écouter à l'infini sans voir poindre la moindre ombre de lassitude (c'est l'album que j'ai le plus écouté ces trois derniers mois), je ne vais pas me plaindre de ce format "court", d'autant que chaque pièce fourmille d'arrangements et de sonorités que l'on ne perçoit pas forcément lors de la première dizaine d'écoute... Tous les titres sont issus de la discographie des Strasbourgeois mais trois sont plus "reconnaissables" car plus récents, "The plague", "Horizon" et "Blood-planet child" sont parus sur Polaris, dernier album en date, et leurs refrains font remonter quelques souvenirs car dans l'ensemble, c'est comme si les 5 morceaux étaient complètement nouveaux. Pour deux d'entre eux, c'est en effet le cas pour moi car je ne connaissais pas encore Los Disidentes del Sucio Motel à la sortie de From the motion picture, leur premier LP qui abrite une version bien plus saturée de "From 66 to 51" (merci au LDDSM Bandcamp pour permettre de tout écouter aussi facilement, même avec 14 ans de retard) et je n'avais que survolé Arcane (où l'on trouve "Z" sans son sample où les zombies se manifestent). Ces deux "vieux" titres réarrangés viennent se marier parfaitement aux trois autres pour former un ensemble particulièrement homogène. Il faut dire que le son des guitares est délicieux, que le chant est d'une belle douceur et que la rythmique réussit à assurer tout en restant discrète. Si le combo a déjà déclaré ouvertement son amour pour Pink Floyd (en reprenant un peu trop sagement selon moi "Welcome to the machine"), les influences de David Gilmour sont rappelées sur "Z" avec quelques notes électrifiées (un enregistrement acoustique n'est pas unplugged !), avec une distorsion qui pourrait se retrouver sur Wish you were here (mon album préféré). Au passage, on peut aussi penser que le titre de l'EP fait écho (ahah) au "Breathe" de The dark side of the moon. Et si un solo ne t'émeut pas suffisamment, laisse-toi fondre par les cordes qui habillent "The plague", le jeu des chants comme les pressions sur les touches d'un piano sur "Horizon" (absolument sublime), les déferlantes de "Blood-planet child" ou la frénésie du final de "From 66 to 51".
Réorchestrations magistrales, inspirations délicieuses, son d'une pureté phénoménale, si les Los Disidentes del Sucio Motel pensaient sortir un simple EP "récréatif", ils ont, de fait, édité un chef d'œuvre. Et comme si la musique ne suffisait pas, ils ont pioché leurs plus belles photos de vacances pour l'imager rendant l'objet physique simplement indispensable.
Publié dans le Mag #59
Los Disidentes Del Sucio Motel / Chronique LP > Polaris
En permanente évolution, Los Disidentes del Sucio Motel reviennent chatouiller nos oreilles avec un album encore une fois différent... Forcément ! Mais cette fois-ci, il est assez peu aisé de le qualifier car c'est en quelque sorte l'amalgame de tout ce qu'ils ont bien fait depuis leurs débuts. Un peu de stoner, un peu de doom, un peu de rock, un peu de métal, pas mal d'alternatif et surtout beaucoup de talent. Jouant peut-être un peu plus sur les arrangements et la profondeur (serait-ce un des apports de Katia qui remplace Julien à la basse mais à aussi quelques connaissances dans la manipulation des claviers ?). Polaris ressemble donc à un condensé de ce que savent faire les Strasbourgeois, si l'album prend le nom de l'étoile polaire (pas de doute que ce soit cette référence quand on jette un œil aux noms des morceaux), c'est qu'il leur fallait un repère, une sorte de phare pour naviguer au milieu de toutes leurs influences, un phare qui pourrait changer, l'étoile polaire est différente de l'autre côté de la planète, mais qui pour l'heure invite à s'élever, à prendre de la hauteur, à voyager.
Dès les premières mesures de l'album, c'est la claque, "Blood-planet child" prend son temps, fait tourner le riff, balance ses notes sidérales et te tombe dessus pour te piéger, bon courage pour se défaire de l'étreinte (et pourquoi d'ailleurs, le chant est plutôt rassurant et amical), les titres s'enchaînent sans la moindre faute de goût avec une variété de rythmes et d'intentions. Si on n'écoute que "Blue giant" ou "Alpha ursae minoris" (le nom de l'étoile polaire dans notre hémisphère), pas évident d'imaginer que ces compositions appartiennent au même album mais reliées par "The plague", elles prennent toutes les deux leur place dans un tout cohérent. Un peu comme il est difficile d'imaginer que Mars et ses -63° soit si proche de Venus et ses 462°, entre les deux, il y a une planète où l'éventail créatif est large grâce à un peu plus de clémence, ce sont ces territoires qui sont explorés par LDDSM. Du plus chaleureux au plus sec, du plus aérien au plus tellurique, les dissidents dessinent de multiples horizons dans leur galaxie à coup d'accords, de samples et de mélodies. On profite des paysages de ce rock protéiforme où, quelles qu'elles soient, les sensations sont toujours bonnes.
Publié dans le Mag #46
Los Disidentes Del Sucio Motel / Chronique LP > Human collapse
Bientôt 10 ans après leur première sortie discographique, on continue de suivre la route de Los Disidentes del Sucio Motel, et quelques soient les virages qu'ils prennent, plus ou moins serrés, on se retrouve toujours à fond derrière eux. Soundtrack from the motion picture proposait un "mélange de stoner et de heavy/desert rock", Arcane a montré leur capacité à faire du "doom aux volutes psychédéliques", nous voici avec un Human collapse toujours conceptuel (le récit d'une virée du type ce celle qui t'amène au Titty Twister) mais plus métallique que jamais.
Oubliée donc la sensation du sable chaud et celle que la température alourdit le temps, le rythme est plus élevé, les sons plus tranchés et tranchants, et ces nouvelles données, ajoutées aux anciennes, donne encore plus d'ampleur aux compositions du combo qui épate par leur maîtrise avec des pièces de très haute volée telle ce "Decision" qui met tout de suite nos sens en alerte (sens qui le resteront jusqu'au déchirant "5PM Arrival"). Alors parfois, LDDSM calmera le jeu mais que ce soit sur "Community" ou "Rebirth", impossible de penser à du doom, ce sont des promenades très légères qui s'intègrent parfaitement dans Human collapse. Plus incisif et plus heavy à l'image de "Determination", les Strasbourgeois se sont mis en danger et vont sans nul doute remporter ce pari comme les précédents.
Désormais signés sur le label californien Ripple Music (Mothership, Ape Machine, Mos Generator...), Los Disidentes del Sucio Motel négocie parfaitement son road trip (même si cette fois-ci, l'artwork est moins fouillé), refusant le "sur place", allant toujours de l'avant et pas forcément au gré du vent.
Los Disidentes Del Sucio Motel / Chronique LP > Arcane
Ils sont de retour, toujours hébergés par l'écurie Deadlight Entertainment mais également par le biais de leur propre "marque" : Hell Prod. Trois ans après l'excellent et sous excellente influence cinématographie (célébrant le culte de la série B sous toutes ses coutures) Soundtrack from the motion picture, la "fratrie" - aka la Maverick Family - la plus électrique de la scène stoner-rock francophone remet ça avec Arcane. Cette fois, le concept est moins affirmé (ça évoque vaguement l'occultisme et les croyances surnaturelles, d'où l'artwork plus "dark" que pour son prédécesseur) et le résultat envoie du groove par palettes, quelques wagonnets de riffs caniculaires à souhait comme une énorme dose de cool qui fait du bien par où ça passe.
Mais pas que. Car dans cet Arcane-là, il y a du feeling stoner diabolique, des incantations rythmiques effleurant les contours d'un doom aux volutes psychédéliques, du charisme vocal porteur de mélodies inflammables et, on l'a dit on le répète, de pleines cargaisons de riffs fuzz renvoyant à leurs chères études bon nombres de formations américaines (celles de chez Small Stone Records compris... à quelques exceptions près). On met de côté l'effet de surprise inhérent à l'excellence de la première œuvre qu'était à sa sortie Soundtrack from the motion picture et on déguste l'imparable "A.T.A.R.I" d'ouverture (merci la référence geek 80's), ses refrains taillés pour le live, ses climax solaires et sa densité instrumentale quasi idéale. Fatalement, en étant lancés de la sorte, ils ne pouvaient que continuer dans cette voie. Alors, il le font avec un "Lucky man" légèrement calibré "single" et qui laisse sa place au gros morceau qu'est le troisième titre de l'album.
Retour à l'atmosphère de série B horrifique pour un "Z" qui distribue les lignes de grattes assassines comme un certain joueur de foot au patronyme commençant lui aussi par un Z envoie les sacoches nettoyer les lucarnes adverses. Idée géniale : la bonne dose de gras qui appuie une mélodie terriblement vénéneuse et la laisser se développer d'elle-même au beau milieu du désert, non sans avoir au préalable absorbé quelques breuvages psychotropes dont une seul poignée de chamans locaux détient la recette secrète. Rock, stoner, psychédélique, le deuxième album des Los Disidentes del Sucio Motel est tout cela... mais un peu plus aussi, car possédant sa propre identité artistique. A laquelle s'accroche le groupe pour balancer de petits hits en puissance (génial "Santa Muerte", le bandant "Mojo") ou pour se lâcher à provoquer les dieux du Rock majuscule dans un "Ouija" diabolique ou encore ce "Godfather" à l'indécente arrogance de patrons parfaitement assumée (comme les influences cinématographiques... une belle habitude décidément).
Quand vient l'heure de passer au dernier acte, les Maverick Bros lâchent tout ce qu'ils ont dans le futal en accélérant le rythme sur un "Deathproof" hargneux et viril ou en le ralentissant considérablement pour libérer son "Kraken" et de conclure en un ultime road-trip ("Journey") qui permet de se faire un avis définitif sur Arcane... qui n'est autre que l'album de la confirmation du plus gros talent de la scène stoner/rock hexagonale. Rien de moins.
Los Disidentes Del Sucio Motel / Chronique Split > East side story
Los Disidentes del Sucio Motel vs Flashfalcon : soit la fratrie Mavericks qui affronte la famille Falcon dans un combat de rue orchestré par Deadlight Entertainment (également label des trop rares Loading Data) et placé sous le signe du Dieu Rock'n'roll, c'est le menu proposé par ce split LP servi en édition limitée et répondant au doux nom d'East side story. La tradition d'un fight-club rock à l'ancienne est respectée à la lettre et c'est donc entre gentlemen que les deux groupes se livrent à un duel pour lequel chacun propose trois titres avant d'assurer chacun une reprise de l'autre.
Les furieux LDDSM livrent avec "The ones" puis "Lucha libre", deux titres sur lesquels ils exploitent la facette la moins massivement stoner et rentre-dedans de leur musique quand bien même le quotas de riffs et décibels fracassant se révèle largement supérieur au minimum syndical ici exigible. Compos fuselées et mélodies intensément efficaces, les "frangins" se sont un peu assagis sur ce coup mais l'ensemble reste quand même viril. Et d'une redoutable efficacité. D'ailleurs cela ne leur va pas forcément plus mal même si les éclairs de fougue stoner électrique de Soundtrack from the motion picture rendent parfois un peu nostalgiques. Alors sur le final du second titre les Maverick Bros montent peu à peu en pression en lâchant quelques riffs de tueurs qui mettent tout le monde d'accord. Une cover hi-energy des Flashfalcon avec "Eternal lonesome boy" plus tard et c'est avec un "Persia" élégamment burné que le groupe conclue tout en maîtrise sa partie non sans avoir au préalable convaincu l'auditeur, une fois encore, de toute sa classe stoner rock façon Kyuss vs Queens of the Stone Age. LDDSM 1 - Flashfalcon 0.
La réponse, fatalement attendue, ne va pas trainer et les Flashfalcon vont aller au charbon sans ciller au détour d'une attaque très catchy sur "Ridin' with the Mavericks", lequel annonce la couleur façon Velvet Revolver. Mais pas le VR du pauvre hein... le genre de truc qui envoie au moins autant la sauce que le groupe de Scott Weiland, l'envie d'en découdre furieusement en plus. En clair, "on" va se tirer la bourre entre les deux groupes et les Los Disidentes del Sucio Motel étant passés les premiers, les Flash' vont pouvoir se lâcher derrière dans un registre purement rock'n'roll, droits dans leurs bottines. Et ce dans les règles de l'art. Petit moment d'hésitation sur un "Low life" qui peine parfois à sortir d'un certain conformisme, la "faute" sans doute à une écriture extrêmement (trop) classique, mais rapidement la reprise du "Sir Dany Jack" des LDDSM remet les compteurs à jour. Une reprise signée Flashfalcon d'une explosivité brûlante, d'une turgescence fougueuse et qui rend grâce aux qualités intrinsèques des deux groupes concernés. Quant au quatrième et dernier titre, ils est là pour rappeler que sur leur Voracious appetite, venomous bite, les Flash' étaient déjà des adeptes du bottage de cul intégrale et que quelques années plus tard... ça n'a toujours pas changé. Flashfalcon 1 - Los Disidentes del Sucio Motel - 1. Balle au centre et une conclusion déjà évidente quant à la teneur de cet East side story...
En clair un split hautement recommandable... foutrement recommandé, tu n'as donc plus qu'à aller faire les vide-greniers de la région pour récupérer une platine vinyle...
Los Disidentes Del Sucio Motel / Chronique LP > Soundtrack from the motion picture
Avec son artwork que l'on imagine sorti tout droit d'un grindhouse/western spaghetti post-moderne de série B produit par Robert Rodriguez (El Mariachi, Desperado, Machete...), ce Soundtrack from motion picture respire le cool à plein nez, le rock punky sévèrement burné arrosé d'essence et fun à souhait qu'un petit craquement d'allumette suffirait à embraser. Une petite intro toute en légèreté et voici "Sir Dany Jack" met les c... sur la table et les guitares en avant. Cette fois, plus aucun doute, ça va rocker et pas qu'un peu. Du rock'n'roll, du groove à faire fondre le bitume, un charisme de fou ("Oogie boogie drive in burger"), un mélange de stoner et de heavy/desert rock, les Los Disidentes del Sucio Motel sont des frenchies et pourtant on dirait le groupe tout droit sorti de l'écurie Small Stone Records (Acid King, Dixie Witch, Dozer, Greenleaf...) où ils auraient forcément leur place. Là c'est chez Deadlight Entertainment, déjà derrière les excellents Drawers ou Loading Data et ça le fait déjà pas ma comme ça.
Surtout quand les guitares crachent les riffs comme sur "All alone" ou "Not folk" (tout est dans le titre), faisant bourdonner les amplis et imploser l'éthylotest à coups de basse vrombissante et de mélodies foudroyantes, quelques soli de tueurs par dessus histoire de rendre la chose la plus électrisante possible. Et vous savez quoi ? C'est ça qui fait que le groupe fonctionne. D'autant que quand ils la jouent un peu "QOTSA-like" mais avec leur griffe si caractéristique et un soupçon de grunge/garage sur les contours, les LDDSM font mâle ("Chapter II : Revenge is a dish best served cold"), surtout lorsqu'ils lâchent les chevaux sur un "Brotherhood" bulldozer et officiellement monstrueux. D'ailleurs, avec ces gaziers-là, on n'est jamais à l'abri de se voir proposer un véritable catalogue de tout ce que le Rock peut proposer de mieux, que ce soit dans une veine un peu légère et old-school ("Beauty among the crowd", "Backdoor woman") ou foncièrement couillue ("No pity for the cheaters"), le groupe enchaîne les brûlots bien heavy avec une énergie folle et une efficacité impitoyable. Que ce soit avec "From 66 to 51", "Under the sun of New Mexico" pour conclure les (d)ébats, "Somewhere else to drive", Los Disidentes del Sucio Motel cartonnent joyeusement les tympans et accouchent certainement de l'un des albums les plus jouissifs du moment. Let's rock'n'roll dude !
Los Disidentes Del Sucio Motel / Chronique EP > Room 159
Cinq titres hyper-énergiques, stoner rock bluesy, nerveux et incisifs, c'est tout ce qu'il faut aux Los Disidentes del Sucio Motel pour mettre sur les rotules tout bon amateur de rock aux influences stoner et relents punk qui se respecte. Car, LDDSM, ça envoie du riff en pleine face, ça déverse sa rage sans le moindre complexe et ça se paie une bonne tranche de rock pur et dur à foutre dans les enceintes. Une rythmique et un riffing qui évoquera les QOTSA période Songs for the deaf, quelques hurlements rageurs, et un résultat sévèrement burné, entre stoner acéré et metal crasseux, "Run or die" est à l'image de son titre. Brûlant, speedé et sans concession. Idéal pour tailler la route dans une ambiance 70's accompagné de quelques de riffs de gratte carrément incandescents. Des basses qui vrombissent, une énergie salvatrice et quelques mélodies stoner grunge, lancés à pleine allure à travers le désert américain, Los Disidentes del Sucio Motel n'inventent pas grand chose, marchent même sur quelques plate-bandes, mais le résultat est ultra-efficace et furieusement jouissif.
D'une part parce que c'est foutrement bien gaulé et d'autre part parce que si le groupe ne révolutionne pas le genre, il a su prendre l'essence de ce qui faisait sa force pour la réacommoder à sa sauce. Et celle-ci est plutôt épicée façon Eagles of Death Metal en ce qui concerne le combo strasbourgeois ("Ride with the devil"). Troisième titre de ce premier EP, "Lea" évoque une douloureuse déception amoureuse en forçant un peu trop le trait. Après cette légère sortie de route, Los Disidentes del Sucio Motel reprennent du poil de la bête avec un "Drinking whiskey" qui rentre directement dans le lard façon Clutch mais qui se termine assez curieusement comme une ballade power rock désenchantée. Curieux mais plutôt sympathique, le groupe se gardant bien de plagier ses modèles pour au contraire se faire une toute petite place au milieu de ses prestigieuses références. Complètement en roue libre, le groupe se permet quelques incartades fortement alcoolisées mais parvient toujours à éviter la collision in extremis. L'ombre des déconnards Eagles of Death Metal pilotés par l'inénarrable duo Jesse Hughes/ Josh Homme qui plane sur le projet LDDSM sans aucun doute. Le tout avec un petit zeste de Fu Manchu sous acide... le groupe a bien bossé ses gammes et nous offrent en guise de final un "Dirty love" qui nous termine la bouteille de whisky au goulot cul sec s'il vous plaît pour se conclure sur une "private joke" dont les Queens of the Stone Age ont le secret. Classe, primaire et décérébré, donc furieusement cool.