Une affiche bien carrossée...
Aujourd'hui c'est lundi et soirée stoner-rock au Sunset Café d'Aix-en-Provence, en gros le seul pub "rock" du centre-ville (ou quasi). Oui un pour deux-cent cinquante restaurants => bonne moyenne. Ceci dit, l'addition du lundi soir et du concept de soirée stoner dans un coin où le genre n'est clairement pas prisé, agrémentée d'un coefficient de "branchitude bobo / bourgeoisitude" locale élevé donne un résultat qui semble assurer un four monumental. Et quand on connaît les audiences des concerts rock dans les environs, on peut légitimement nourrir s'attendre au pire. Même pas peur, votre serviteur et sa moitié débarquent donc sur site... en retard (on ne se refait pas), ce qui a pour conséquence immédiate de nous faire rater le set de Startruckers (toutes nos plus plates excuses) ainsi qu'une moitié de celui de The Water-Pipe Cult (idem).
Pour ce que l'on a vu, la distribution de bons points aux seconds cités est un peu délicate. La faute à un son plus qu'approximatif, à leur décharge, l'acoustique des lieux n'était clairement pas en faveur du "beau jeu", même si niveau jeu de scène, seule l'énergique chanteuse semble habitée par le feu sacré du rock'n'roll. Sinon musicalement, de ce que l'on a réussi à "saisir", c'est toujours pas mal troussé, très orienté stoner "Queens of the Stone Age like" mais sans verser dans la copie paresseuse. Et en même temps, n'en déplaise aux âmes chagrines, vaut toujours mieux ressembler aux QOTSA qu'à Pleymo. Mais encore une fois, ce soir le son était tellement mauvais (désolé mais là il faut bien l'admettre quand même) que l'on ne peut retenir qu'une seule chose du set de The Water-Pipe Cult : à revoir dans de meilleurs conditions live, d'autant que sur CD, ça vaut toujours le coup. Par contre niveau public... on a vu pire (en terme d'audience s'entend) et la très bonne surprise du soir, c'est que ça ne va aller qu'en s'améliorant. Comme quoi tout arrive.
22h45 : place aux furieux Los Disidentes del Sucio Motel qui vont jouer ce soir "en aveugle", la faute à des conditions acoustiques, toujours pas optimales, loin s'en faut. Mais sans doute l'expérience aidant, le set des strasbourgeois va au fil des minutes se révéler des plus explosifs, le groupe débutant les hostilités pied au plancher... pour les conclure la rage au corps, sans jamais avoir baissé de rythme tout au long de son show. Oui, un "show", c'est ce qu'est un concert des Maverick Brothers, les pseudo derrière lesquels se cachent les quatre strasbourgeois (accompagnés de leur mascotte vivante, le fameux shériff Rudolvsky), soit une véritable tornade stoner/desert rock qui en met plein les tympans et laisse le public sur les rotules. Le son est mauvais et alors ? Des torrents de riffs qui carbonisent des amplis, une combustion spontanée des guitares, un frappeur qui cogne sur les fûts comme un damné et des musiciens qui alternent au micro pour donner un peu plus de corps à un ensemble d'une efficacité assez hallucinante, le résultat est là, ça envoie comme jamais. Les morceaux, pour la plupart extraits de l'excellent Soundtrack from the motion picture, défilent, l'atmosphère se fait de plus en plus caniculaire et l'assistance gagne en consistance. Pas un mince exploit par ici mais largement mérité vue la débauche d'énergie du groupe qui donne tout ce qu'il a, jusqu'à finir littéralement rincé. C'est aussi ça le rock vu par Los Disidentes del Sucio Motel qui a enterré d'un coup de seul bon nombre de ses contemporains, burné, sauvage et incandescent. Rock'n'roll.
Merci aux Maverick Brothers, soit Bobby "The Bear" Maverick, Franky "The Ice Screamer" Maverick, Johnny "The Devil" Maverick et Billy "The Mad Guy" Maverick, au shériff Michael Rudolvsky, à l'orga du Sunset Café, au public qui a su répondre présent, la bouteille de coca qui m'accompagne (désolé, je suis sponsorisé) pendant que sont rédigées ces lignes ainsi qu'à ma douce moitié Lena "Lilo".