Los Disidentes Del Sucio Motel - Polaris En permanente évolution, Los Disidentes Del Sucio Motel reviennent chatouiller nos oreilles avec un album encore une fois différent... Forcément ! Mais cette fois-ci, il est assez peu aisé de le qualifier car c'est en quelque sorte l'amalgame de tout ce qu'ils ont bien fait depuis leurs débuts. Un peu de stoner, un peu de doom, un peu de rock, un peu de métal, pas mal d'alternatif et surtout beaucoup de talent. Jouant peut-être un peu plus sur les arrangements et la profondeur (serait-ce un des apports de Katia qui remplace Julien à la basse mais à aussi quelques connaissances dans la manipulation des claviers ?). Polaris ressemble donc à un condensé de ce que savent faire les Strasbourgeois, si l'album prend le nom de l'étoile polaire (pas de doute que ce soit cette référence quand on jette un œil aux noms des morceaux), c'est qu'il leur fallait un repère, une sorte de phare pour naviguer au milieu de toutes leurs influences, un phare qui pourrait changer, l'étoile polaire est différente de l'autre côté de la planète, mais qui pour l'heure invite à s'élever, à prendre de la hauteur, à voyager.

Dès les premières mesures de l'album, c'est la claque, "Blood-planet child" prend son temps, fait tourner le riff, balance ses notes sidérales et te tombe dessus pour te piéger, bon courage pour se défaire de l'étreinte (et pourquoi d'ailleurs, le chant est plutôt rassurant et amical), les titres s'enchaînent sans la moindre faute de goût avec une variété de rythmes et d'intentions. Si on n'écoute que "Blue giant" ou "Alpha ursae minoris" (le nom de l'étoile polaire dans notre hémisphère), pas évident d'imaginer que ces compositions appartiennent au même album mais reliées par "The plague", elles prennent toutes les deux leur place dans un tout cohérent. Un peu comme il est difficile d'imaginer que Mars et ses -63° soit si proche de Venus et ses 462°, entre les deux, il y a une planète où l'éventail créatif est large grâce à un peu plus de clémence, ce sont ces territoires qui sont explorés par LDDSM. Du plus chaleureux au plus sec, du plus aérien au plus tellurique, les dissidents dessinent de multiples horizons dans leur galaxie à coup d'accords, de samples et de mélodies. On profite des paysages de ce rock protéiforme où, quelles qu'elles soient, les sensations sont toujours bonnes.