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Avec un Guns 'N' Roses totalement hors-concours, The Lords Of Altamont est surement l'un des groupes qui a connus le plus de changement de line-up voyant passer un nombre innombrable de musiciens (Doran Shelly, Gabe Hammond, Max Eidson, Spencer Robinson, Mike Davis, Corey Parks, Todd Youth, Dave James, Thom Sullivan etc...) dans ses rangs avec un line-up version 2009 prenant cette forme : Johnny Devilla (guitare/voix), Shawn Medina (guitare/voix), Jake Cavaliere (orgue/voix), John Saletra (basse) et Kevin Staar (batterie). The Lords Of Altamont ont sorti 3 albums à ce jour : To hell with the lords (2003), Lords have mercy (2005) et enfin The Altamont sin (2008) chroniqué dans nos pages en mai 2009.

Review Concert : The Lords Of Altamont, Mon dernier concert : Heavy Psych Sounds Fest

The Lords Of Altamont / Chronique LP > The wild sounds of the Lords of Altamont

The Lords Of Altamont - The wild sounds of Lords Of Altamont Depuis la fin des années 90, Lords of Altamont cultive un rock garage enragé baignant dans l'univers bikers. En s'appuyant sur le label Heavy Psych Sounds (Nick Oliveri, Mos Generator, Ape Machine, The Golden Grass), la formation revient avec un nouveau disque calibré pour nous rassurer : The wild sounds of the Lords of Altamont.

Un nom évocateur qui semble vouloir souligner que Jack Cavalière (seul membre originel) et sa bande sont toujours habités de la même fougue. Le message est clair. Presque vingt ans sont passés depuis la création du groupe et pourtant les Californiens font toujours preuve d'inspiration. Sur onze titre, ce sont dix nouvelles compositions qui peuvent se glisser sans ménage dans une oreille en recherche de rock'n'roll pour dur à cuire. Pour rappeler le temps des années psychédéliques l'orgue se met souvent au diapason ("Where did you sleep") d'une musique qui trace à 250 km/h au plus bas de son régime. La voix du "Preacher" conserve son esprit punk ("Going downtown", "Death on the highway") et se pose sans mal sur les gros riffs de guitare de Dani Sindaco. Lords of Altamont se fait une petite friandise avec la reprise de "Evil" écrite par Willie Dixon pour Howlin' Wolf. Le blues est saisi et transformé dans une émotion plus sauvage. Les pauses et les ballades ne sont pas le créneau du groupe. Sur ce sixième album, Lords of Altamont entretient sa réputation en livrant encore un disque énergique et sans faille. Et pourtant, ils s'inspirent d'un rock d'un autre temps. Le festival d'Altamont pourra bientôt souffler la bougie de son demi-siècle.

Publié dans le Mag #30

The Lords Of Altamont / Chronique LP > Lords take Altamont

Lords of Altamont - Lords take Altamont 6 Décembre 1969, les Stones décident de terminer leur tournée américaine en organisant un grand festival sur le circuit d'Altamont. Mal organisé, l'événement tournera au chaos incontrôlable. En effet, le propriétaire du terrain avait eu l'idée lumineuse de recruter les Hell's Angels pour qu'ils assurent le service d'ordre, les payants 500$... en bière ! Demandez à Hunter S. Thompson, il vous confirmera que c'était du suicide. Rapidement les groupes présents sentent le vent tourner, mais les Stones, eux, décident d'assurer le show malgré tout. Bref, la suite on la connaît : Meredith Hunter, un jeune noir se fait poignarder à mort par un des bikers devant les yeux de sa petite amie alors qu'il brandissait une arme. Hunter compris, il y aura en tout quatre morts ce jour-là, dont deux enfants écrasés dans leur sac de couchage par un chauffard en plein trip. ''Rock'n'Roll's All Time Worst Day'' qu'on disait à l'époque. Ambiance.

Cet événement glaçant, qu'on peut encore aujourd'hui voir sur youtube entre deux vidéos d'émeutes à Ferguson, mettra définitivement fin au summer of love démarré en 68, entachant à jamais la réputation du rock'n'roll et ouvrant la voie pour une nouvelle ère, plus violente et animale, dans la musique comme dans la société. Les Lords of Altamont ne s'appellent donc pas comme ça par hasard, ils revendiquent s'être inspiré de ''cet événement et de son énergie'' au moment de leur formation. Ils ont donc décidé de rendre hommage à cette page peu reluisante de l'histoire de la culture pop en reprenant des titres emblématiques que les groupes jouaient ce jour-là pendant que Johnny faisait une overdose de LSD dans sa tente... chacun sa passion !

Rien d'étonnant en fait, Lords of Altamont a toujours fait partie de ces groupes foncièrement anti-hippie. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce rock-là, celui des MC5 et des Stooges, celui qui appelle à cramer des bagnoles et faire flipper le FBI, était là bien avant que John Lennon la ramène avec ses fleurs et ses messages de paix. Les Lords font de la musique d'Hommes, déguisés en bikers qui tabassent leurs guitares quand ils ne sont pas en train de mettre un coup de surin dans quelque chose. Les fans auraient sûrement préféré avoir un véritable album à se mettre sous la dent, certes. Mais, outre le fait qu'il passe en revue quinze ans de l'histoire du groupe avec la participation de tous ses membres, passés et présents (plus de quinze !), cet album est une œuvre hautement intéressante à propos de l'histoire du rock'n'roll, qui en dit beaucoup, tout en nous en mettant plein les oreilles. On appréciera le décalage ironique du message originel des chansons jouées ce soir-là avec les événements que l'on connaît, d'autant qu'elles ont été bien musclées par les Lords au passage. Batterie qui cogne, guitares qui flamboient, basse qui ronronne, clavier qui hurle et un Jack Cavaliere (seul membre permanent) qui rugit l'écume aux lèvres. On n'est pas pris en traître.

Les Lords sont clairement plus fans des Stones que des Grateful Dead (qui avaient de toute façon refusé de monter sur scène au dernier moment) puisque plus de la moitié des reprises sont tirées du répertoire de la bande à Jagger. Les saigneurs d'Altamont y sont clairement à l'aise et nous livrent ainsi deux/trois pépites qui font du bien par où elles passent : « Sympathy for the Devil » où s'entrechoquent le cannabis et le speed, ou « Gimme shelter » qui pue tellement la classe qu'on l'aurait bien vu clôturer le dernier épisode de Sons Of Anarchy.

Si les albums de reprises sont rarement dignes d'intérêts, on est tout de même en présence ici d'un hommage vibrant, fait avec amour et testostérone. Un hommage à titre historique qui plus est, ce qui donne à l'album tout son poids. Et puis on est tellement peu éloigné de ce que le groupe a l'habitude de livrer qu'on s'y retrouve facilement. L'album parfait pour expliquer à ta petite fille que non, le rock'n'roll c'est pas beau ni propre, ou pour aller tabasser un policier à coup de queue de billard et de chaînes de vélo avec tes amis en cuirs.

Peace N' Love !

The Lords Of Altamont / Chronique LP > The Altamont sin

The Lords Of Altamont - The Altamont Sin Quelques indices présents dans l'artwork de The Altamont sin by The Lords Of Altamont sont révélateurs de l'état d'esprit de l'album : la motarde qui s'apprête à faire chauffer la gomme sur le bitume avec son gang de bikers en est une première preuve. Le mot "fast" qui figure plusieurs fois dans les titres, parce qu'un disque des The Lords Of Altamont, ça va vite, très vite, en est une seconde preuve. Les morceaux sont courts, flirtent souvent avec les deux minutes chrono et imposent une cadence du tonnerre à votre petit cœur d'auditeur durant 36 minutes qui fusent à 190 km/h. Au menu ? Du rock'n'roll habité par de vénérables références comme les Stooges et avec tous les ingrédients incontournables ce que ça implique : du riff qui tue, un chanteur habité par la sainte trinité "sex, drugs & rock'n'roll", des solos grisant et décoiffant, un orgue qui renforce l'esprit vintage d'The Altamont sin et un maîtrise de la composition qui, si elle ne dépasse pas les glorieux ainés, ne démérite pas dans la constitution d'un ensemble péchu et varié comme se doit de l'être un album de rock'n'roll. Dans ce cette course effrénée contre la soupe mainstream, les Lords of Altamont s'autorisent, à raison, les départementales plus tranquilles ainsi que les aires de repos pour ménager leur bécane et refaire le plein de carburant mais c'est rarement le temps de plus de quelques minutes ou ils essaient d'ailleurs à des écarts de conduite vraiment intéressants comme sur "Lightning strikes" ou le groupe se mute en une sorte de Primal Scream (époque Xtrmntr) sans les extazy à outrance et les velléités dancefloor qui vont de paire mais avec une véritable volonté d'enivrer et d'hypnotiser l'auditeur par des ambiances appropriées qu'il est d'autant plus facile de s'approprier.
Au final, The Altamont sin est une excellente galette de rock qui suinte le vintage à tous les niveaux : si tu considères que le rock 70's est encore ce que l'on a fait de mieux en la matière, The Lords Of Altamont est le groupe qu'il te faut. Les Californiens sont évidemment à voir en live ou la musique doit prendre une tout autre dimension avec les images, les odeurs et le bruit...