Loading Data - Double disco animal style Il est enfin là, ce deuxième album de Loading Data, presque six ans après l'excellentissime Rodeo ghettoblaster et pas mal de temps libre, remise en question mais aussi de travail sur une série de compositions explorant les racines d'un stoner-rock pur et dur. Produit par Alan Johannes (Millionaire, Queens of the Stone Age, Them Crooked Vultures...) avec une brouette de guests de luxe dont Adam Keller (Rock City Angels), Hoss Wright (Mondo Generator) ou Nick Oliveri (ex-Kyuss, ex-QOTSA, Mondo Generator, Vista Chino...) et un titre qui à l'image de son morceau inaugural transpire la coolitude : Double disco animal style.

Et dès les premières secondes, les enchaînements sont monstrueux. Et le groove tout aussi mortel, appuyé par des riffs renvoyant à ce que cette scène stoner sait envoyer de mieux dans les écoutilles (Queens of the Stone Age en tête avec une énorme pancarte de référence majeure). "Give that rat a name" et son feeling outrageusement rock, "Teeth and tongue" et son entrée en matière aussi orgasmique que chaloupée, le timbre de voix toujours aussi ténébreux, font des ravages. Tout comme ces petites fantaisies un peu psychées surtout bien hallucinées ("Butterfly shelf", "Round and round") qui viennent magistralement parsemer un album qui transcende le genre qu'il explore ("So high"). Un rock volubile et robotique, des textures typiquement boogie-rock hypnotiques et enfumées nappé de quelques fulgurances hargneuses ("Hanging low"), Loading Data fait du Loading Data et en cela, il est presque une exception au sein de la scène frenchy.

Mais Double disco animal style, sorti chez Deadlight Entertainment (Los Disidentes del Sucio Motel) et A Quick One Records n'est pas que cela. Pas uniquement un album de stoner sous influence (on n'oublie pas que le groupe est quasiment l'un des pionniers du genre dans l'hexagone) mais un vrai disque de rock protéiforme et organique de haute volée ("Mezzoven", "I'm not Gonna Take it") qui, malgré quelques pistes un tantinet répétitives ("Gift", "Alright" pâtissent parfois de cette identité très forte qui peut paradoxalement peiner à se métamorphoser d'elle-même pour évoluer au fil des titres) s'offre quelques moments de bravoure rock de premier choix. Et même quelques virtuosités fantasques absolument exquises ("Midnight situation", "On my heart"). Tant pis si l'attente aura été longue... il fallait au moins cela aux Loading Data pour revenir plus en forme (créative) que jamais. Ou quasi.