rock stories (volume 1) Qui es-tu ?
Un type de 31 piges
D'où viens-tu ?
D'un patelin vers Saint-Etienne.
De quelle génération es-tu ?
Ado dans les années 90, la génération sida et chômage...
Avec quels groupes as-tu grandi ?
Aucun en particulier et tous à la fois. J'ingurgitais tout.

Peux-tu nous évoquer ton background ? Tu as été journaliste musical ? As-tu fait parti d'un groupe ? Ou d'une asso, une salle de concert, ou tout autre organe lié au Rock ?
Pigiste-esclave pour un journal local. Fac d'anglais pour glander. Re pigiste-esclave. Formation d'infographiste, boulot saturé. Tentative d'écrivain. Sinon pour le rock, comme pas mal d'entre nous : rêves de gloire sur la scène et les fans qui pleurent en me voyant chanter... et pas forcément parce que je chante mal !

Il y a près de deux ans, le premier volume des Histoire(s) de mon groupe musique, au concept semblable à celui des Rock Stories, était sorti chez Le Bord de L'Eau. Editeur qui avait déjà quelques références autour de Brassens, Renaud ou Noir Désir. Pourquoi l'aventure n'est pas allée plus loin ?
"Conflit artistique", c'est bien comme ça qu'on dit ?

Revenons-en à Rock Stories, comment en es-tu arrivé à cette idée d'allier réalité et fiction au sein de la scène rock française ? De scénariser leur histoire en quelques sorte.
Parce que faire trente fois la même bio, à la longue, ca peut saouler et pas qu'un peu. Alors suis parti sous des angles différents. D'ailleurs le rock c'est ça, un tronc commun et des tas de branches qui partent dans tous les sens. Là c'est la même histoire. On garde un code, une couleur, un artwork particulier au groupe. Ou alors on a carte blanche et cherche en vain comment prendre le bon bout, comment parler de ce groupe, comment le faire vivre dans les mots, trouver le bon chemin, la bonne équation. Quelque chose de crédible et d'original pour pas paraître trop minable. Et à un moment donné, tout ça prend forme, comme une sorte d'illumination. On imagine le film, la scène, la pièce. On a trouvé un bout de fil et on brode dessus. En gros ça se passe comme ça.

Comment s'est effectuée la "sélection" des groupes retenus ?
Par mes gouts perso déjà. Après je regardais dans la presse spécialisé, voir quels groupes revenaient le plus souvent, et aussi par le bouche à oreille, notamment par Myspace.

Quel personnalité du rock aimerais-tu rencontrer pour écrire sa biographie ?
Jim Morrison. Loupé. Déjà fait. Sinon dans les vivants je vois pas. J'aime les gens un peu hors-norme, autodestructeurs. Les légendes qui ont fait le rock 70's. Dans le genre encore en vie y a bien Pete Doherty, mais bon, jusqu'à quel point tout ça c'est pas du cinoche ? Mais pour Jim Morrison, j'aurai adoré. Tu trouves pas qu'on est pas né à la bonne époque ? Au fait, ça se dit encore cinoche ?

As-tu essuyé des refus de formations que tu aurais bien voulu approcher ? Et on veut des noms !
Indochine, Eiffel, Noir Désir, Saez, Louise Attaque, Mickey 3D, Ace Ventura...

Pascal Pacaly - Rock stories volume 2
Ce n'est pas systématique mais tu utilises un registre de langage courant, tel qu'on le parle, ainsi que pas mal de dialogues pour mettre les groupes en situation. C'est le meilleur moyen que tu ais trouvé pour accrocher les lecteurs (a priori des ados) ?
A priori pas que les ados. Ma mère aime bien aussi. Sans déconner. Et les mères d'un tas d'autres ados aussi. Donc ouais, c'est mon style, le langage courant. Je suis moi-même -dit-on- une sorte d'adulescent, donc ceci explique sans doute cela. D'un autre côté je trouve ta question un peu, comment dire, pas vraiment cool. Comme si les ados n'étaient accrochés que par un type de langage, comme si a part le « Parlé jeune », ils ne voyaient pas vraiment plus loin que ça. Perso, je parle avec pas mal d'ados - étonnant ?- et quand je vois que certains à à peine 14 piges lisent déjà du Céline ou Salinger ou Kafka, ca me laisse doucement rêveur. Un beau rêve je veux dire. A cet âge, je finissais à peine le club Dorothée et le Seyar des chevaliers du Zodiaque était mon héros.. Non, les ados sont bien plus matures qu'auparavant malgré internet. Ca me fascine de les voir déjà à ces âges là en train de comprendre ce monde pourri qui danse autour d'eux. On était largement à la bourre à notre époque. Mais y'avait plus d'insouciance aussi. Donc un peu plus de respect môssieur voulez-vous !

As-tu soumis tes textes auprès des groupes pour validation avant publication ?
Ouep. C'était le deal. Je me voyais mal publier un truc que les groupes n'apprecieraient pas. Cela aurait été une démarche purement commerciale et même tout est produit de nos jours, je me suis dit que respecter l'univers et l'intimité des groupes était réglo.

Chaque volume est commercialisé à un peu plus de 15 euros, est-ce ton choix de les sortir en même temps et un mois après Noël ?
Non. Choix of the editor.

Et maintenant ? Tu penses à un troisième volume ? D'autres groupes t'ont demandé d'écrire sur eux ? As-tu déjà d'autres projets ?
Maintenant je pense à d'autres choses dans le rock. Mais surtout un recueil de poésie honoré par les peintures d'artistes vraiment terribles. Pour quand, je ne sais pas puisque c'est un projet encore orphelin. C'est le prochain défi. Un tome 3 ? Je ne sais pas. J'aimerais bien mais bon faut voir comment tout ca se passe. Oui y a pas mal de groupes intéressés pour un tome 3. Comme tu ne me l'as pas demandé qui je ne te citerai pas de noms, mais au fond, quelle importance ?