Sacrifiés - 75 albums au cœur de la pandémie On pourra dire que ce satané virus a foutu un beau bordel depuis presque un an, et le secteur de la musique n'a malheureusement pas été épargné. Autant pour les acteurs (musiciens, labels, tourneurs, programmateurs, éditeurs, disquaires, intermittents du spectacle) que pour les consommateurs (c'est-à-dire toi, moi, nous quoi !), la Covid 19 aura considérablement freiné les activités (sans parler de l'enthousiasme) entre concerts annulés et/ou reportés, fermetures des lieux de diffusion et de consommation, sans que cette liste ne soit exhaustive. Mais les rouages de "l'industrie musicale" n'ont toutefois pas été totalement grippés (mauvais jeu de mot, j'en conviens) et les plannings de sorties d'albums (prévues de longs mois à l'avance) ont été tenus pour certains. Et beaucoup de disques sont sortis pendant le confinement, aussi bien en physique qu'en numérique, au risque de passer inaperçus ou de ne pas être défendus comme il se doit sur scène ou dans des campagnes de promotion. Et ce sont 75 de ces disques que François Alaouret (journaliste pour Ouest France et initiateur du fanzine Rock 'N Force) met à l'honneur dans cet ouvrage édité chez Anesthetize Productions et préfacé par Francis Zégut.

Découpé en trois segments thématiques (les incontournables, les valeurs sûres, la scène française), Sacrifiés ! rend donc hommage aux albums sacrifiés par la pandémie avec 75 chroniques dans un style majoritairement Metal/Hard/Rock (mais pas que). Privilégiant l'efficacité à une analyse détaillée, c'est par des textes allant à l'essentiel (quatre à cinq paragraphes maximum) que l'auteur a souhaité aborder 75 disques parmi ceux parus pendant le premier confinement. De Pearl Jam à Nord, de Body Count à Patròn en passant par Therapy? et Code Orange, tout ce joli monde est à la même enseigne tant au niveau du fond que de la forme et même si des esprits taquins souligneront des oubliés (mais où sont Fake Names et Soul Asylum ?), voilà un ouvrage qui mérite qu'on s'y attarde, ne serait-ce que pour (re)découvrir des albums par le biais d'une plume passionnée et surtout rendre hommage à tous ces groupes (petits et grands, confidentiels et mastodontes des charts, indépendants ou abonnés aux majors) qui n'auront pas pu défendre comme il se doit leurs nouvelles créations. Et comme chroniquer des chroniques n'est pas vraiment banal, je vais m'arrêter là et simplement te conseiller d'aller dévorer ce livre qui est une réussite !