Il est des confluences heureuses, des rencontres fortuites bienvenues. On pourrait développer le concept de synchronicité, qui tend à démontrer que deux évènements qui ne possèdent pas de liens directs peuvent présenter une association évidente pour la personne qui sait la percevoir. Mais on va plutôt partir sur une sympathique rencontre entre plusieurs musiciens accomplis de la région parisienne pour comprendre la genèse de Little Odetta : celle de Audrey Lurie au chant, Lucas Itié à la guitare, Fabien Rault à la batterie, Aurélien Herson-Macarel à la basse et Florian Chignon aux claviers. Et même s'ils œuvraient chacun de leurs côtés dans différents styles avant de se rencontrer, ils ont décidé de se rejoindre dans les 60's et 70's, celles des chemises à fleurs, des cuissardes, de Led Zep' et de Janis Joplin.
Tout au long de ce premier album éponyme, Little Odetta déroule donc 11 titres pour retrouver ce rock de ces deux décennies. Du rock un peu soul, un peu funk, et tout ça avec une patine contemporaine : plus de concision. C'est-à-dire sans partir sur des tracks de 15 minutes de digressions psychédéliques assommantes et plus de variations, puisqu'entre le "Make up your mind" hendrixien, le "Don't stop" funky, l'amorce plus psyché de "Waiting for the sun", le rock vitaminé de "Roller coaster" ou le plus folk "Rhythm", le quintet sait varier les souvenirs. Little Odetta fait le lien parfait entre Etta James et Noisettes, nous replonge joliment plus de 50 ans en arrière et la belle voix de Audrey, accompagnée de ses 4 acolytes impeccables sauront t'y entrainer, même si tu n'es pas fan de pantalons pattes d'eph'.
Publié dans le Mag #51