liga_quintana_fiasco_totaI.jpg Fiasco total ou le titre d'album qui tombe à pic... Vous voyez une quelconque analogie entre les piteuses performances de l'équipe de France à l'Euro et le deuxième album des Liga Quintana ? C'est normal, c'est fait exprès. A une différence près (et elle est notable), là où l'équipe menée par le sélectionneur tricolore (et romantique, sic) s'est fait balader par ses adversaire, le combo grenoblois mène le jeu avec un véritable sens du collectif. Oui, Fiasco total évoque paradoxalement plus la Furia roja espagnole que les onze asthmatiques dépressifs qui ont jardiné 90 minutes durant face à la Roumanie avant de se prendre une fessée mémorable face aux oranjes mécaniques. Electro-grunge, rock burné dopé aux effluves digitales, le cocktail offensif des Liga Quintana pratique un 4-3-3 électrique et sauvage entièrement tourné vers l'avant ("Ansia de vivir"). Double contact, petite roulette pour amuser la galerie et frappe enchaînée dans la petite lunette, le groupe nettoie la lucarne avec un réalisme à faire pâlir l'attaque française et une vitesse d'exécution sans doute héritée de l'avant-garde néerlandaise ("La suerte", l'éponyme "Fiasco total").
Quelques fulgurances caliente, un riff entêtant et Liga Quintana nous refait le coup de son EP Acustronica en balançant dans les turbines un "Balsa" incandescent à en faire cramer le dance-floor. Les grenoblois sont chauds bouillants et enquillent les tubes ("El perdon", "StarDiscount") : mélodies ténébreuses, guitares sensuelles, choc électrique, le groupe a su parfaire sa fusion transversale d'un rock aux riffs virils et d'une électro aux beats féroces... "No cambiaré nada" est à ce titre, l'une des réussites de ce Fiasco total. A savoir, porter l'offensive tout en assurant les bases arrière et concrétiser ses occasions (quitte à le faire... à l'italienne). Ce n'est plus un tacle par derrière en pleine surface qu'il faut pour arrêter le groupe mais plutôt un véritable plaquage façon "all-black pas content", peu importe les côtes fêlées... Une maîtrise collective de tout les instants, une technicité mise au service du beau jeu, Raymond a beau ne pas aimer, nous on adore et on s'en reprend quelques bonnes rasades avec le ténébreux "Resistir" ou le très électronique (et sauvage) "La tregua". Una pequeña sorpresa con una "cover" del "Come as your are" de Nirvana (on arrête là avec la langue de Cervantès : le français qui essaie d'adopter le jeu à l'espagnol, ça ne marche pas vraiment...) et Liga Quintana boucle son deuxième effort studio en dynamitant toujours plus son électro-rock pour le doper à coup de mélodies brûlantes... Fiasco total ? Pas pour tout le monde alors...