lead_orphans_one_evening_coming.jpg One evening coming... Ce premier EP signé par le quartet bisontin Lead Orphans confirme la belle santé de la nouvelle scène rock française. Attention, pas celle qui cartonne aux victoires de musique, l'autre. Celle qui rame dans son coin pour se trouver un label qui acceptera de sortir ses disques, qui bosse dur à côté pour payer son matos, les passages en studio et surtout son loyer... Celle aussi qui n'a de cesse nous envoyer des appels de phare depuis quelques mois pour nous faire comprendre qu'ils existent et qu'ils en ont dans le ventre. Lead Orphans a tendance à cristalliser cet état de fait. Le groupe existe depuis un peu plus d'un an et après quelques mois à composer et répéter dans son coin, a décidé de se sortir les tripes en studio pour accoucher d'un premier essai One evening coming. Et dès le premier titre, le virevoltant et fédérateur "Mischievous shadows, on a droit à du pur "high energy rock" qui envoie, un peu dans la veine d'un 30 Seconds to Mars et pas comme les trucs piteusement préfabriqués façon Naast ou Plasticines (les supposés nouveaux leader de la vague "baby rock" hexagonale). Des riffs saillants, une section rythmique qui sait gratter là où ça démange et une énergie sympathique et qui ne peut s'empêcher d'être communicative, quoiqu'un peu naïve sur les bords. Plus torturé, matûre et affirmé, "Backyard birding", la joue émo-rock, brut de décoffrage et surtout très accrocheur. Mais un poil trop court (2'45''). Et oui, on est exigeants...
Lead Orphans a jusque là ménagé ses effets et décide d'accélérer un peu la cadence. En abattant sa troisième carte avec "Solemn insanity", le combo besançonnais démontre avec vigueur qu'il apprend vite des quelques petites erreurs et défauts que l'on a pu déceler ci et là sur ses deux premiers titres. Le groupe envoie la purée et si, l'ensemble n'est pas forcément d'une originalité démentielle, le cocktail metal alternative / nu-rock noisy distillé par les bisontins fait son effet ("MEMS Velocity"). D'autant qu'au moment-même où l'on se dit que le groupe pourrait gagnerait en efficacité à délaisser un peu l'aspect ultra-mélodique de ses compos pour faire parler la puissance, Lead Orphans nous plâtre les conduits auditifs avec un "A sign in hopes" qui tabasse. Une section rythmique qui déménage les cloisons, des grattes acérées façon Helmet (toutes proportions gardées quand même...) et des refrains furieusement rock taillés pour le live, le groupe démontre qu'il a déjà (presque) tout compris et livre avec One evening coming un très solide premier bien qu'un peu court (à peine 17 minutes de démonstration). A suivre forcément donc.