Last Night - dernière nuit Les quatre lascars dont on cause ici ne sont pas nés de la dernière pluie, encore moins de la dernière nuit et ont écumé les caves, salles et bars parisiens jusqu'au petit matin depuis une vingtaine d'années avec leurs précédents (ou actuels) groupes, à savoir Jetsex, M-Sixteen, Frustration, Mon Autre Groupe, Master Master Wait... Voilà pour les présentations en mode speed dating. Pour ce qui est de la musique, double différence notable sur ce mini album, gravé en juin sur vinyle, faisant suite aux LPs Negative 384 400 sorti en décembre 2019 et Friendly fires en 2017. La durée des morceaux a été sacrément raccourcie, pour tourner autour des deux minutes et surtout on est passé de l'anglais au français. Leur garage a ainsi gagné en incisivité, il se veut plus tranchant ("Demain"), tout en s'étoffant de sonorités post punk avec des guitares au son clair et une basse bien ronde, comme sur l'attirant "Magnétique", pour une ambiance et des textes plus sombres. Certaines chansons font davantage mouche ("La dernière nuit", simple, basique, efficace) que d'autres ("Le pire le mieux", plus dispensable) et l'ensemble nous laisse de ce fait (sept titres pour seize minutes) un peu sur notre faim. Enfin notre soif. Comme un goût de fond de bière tiède dans un gobelet en plastique à la fermeture d'un rade, nous conduisant à errer désemparé, en manque, dans des ruelles vides. Nul doute que ces changements opérés lors du confinement, ayant amené à accoucher de ce disque de transition dans l'urgence, arriveront très vite à maturation. Cette Dernière nuit a été agitée, perturbée mais un p'tit déj' de champions et la journée qui s'ensuivra va tout déchirer !