The Last Embrace - Aerial Après s'être attiré les faveurs de la critique dite "spécialisée" pour Inside, The Last Embrace revient avec un deuxième album sorti comme le précédent chez Longfellow Deeds Records et répondant au doux titre d'Aerial. Problème pour le groupe qui avait à l'époque su développer une musique évoluant entre rock progressif et metal symphonique, classieuse mais élégante : que faire sinon répéter inlassablement les mêmes gammes et céder aux facilités mélodiques dont se sont récemment rendus coupables les The Gathering ? The Last Embrace semble avoir affuté ses arguments au moment de nous répondre et nous dévoile dès le départ un artwork bien plus réussi que celui de son prédécesseur.
Musicalement, on restera plus mesuré quant au contenu de l'album, notamment lorsque le groupe explore une nouvelle fois les sentiers d'une musique déjà largement balisée par les Néerlandais volants de The Gathering ou Within Temptation et leur escouade de suiveurs obéissants, sans rien apporter de réellement original au genre ("Complete city", l'éponyme "Aerial", "Whirltime"). Par contre The Last Embrace réussit parfaitement son coup lorsqu'il s'essaie à quelque chose de plus novateur, de plus aventureux : les arrangements jazzy et le spoken word obsédant de "Impending dawn", les esquisses mélodiques intimistes et le lyrisme des cordes de "Among them", le recueillement harmonique à la Antimatter sur "Alone"...
Au deux-tiers de l'album, on se dit qu'Aerial est de ces albums qui savent se rendre plus intéressant qu'attendu, à défaut de réellement nous émerveiller sur la longueur. Pourtant, le groupe a pour lui de continue d'oser (l'interlude "Saffron's theatre" au sithar), avant de relancer la mécanique métallique à tendance symphonique de manière plus (et trop) "classique" sur "Nomad wave" ou "Serotonine" avant d'épiloguer avec une ballade romantique "Precious pond" un peu mièvre sur les bords. La jolie voix de Sandy et les mélodies frissonnantes se chargent néanmoins du reste, si la musique de The Last Embrace affiche parfois ses limites, le groupe parvient dans le même temps à tenter de nouvelles choses, souvent réussies, de telle sorte que ce deuxième opus s'écoute non sans un plaisir.