Last Days Of April - Might as well live Korn nous avait fait le coup lors de la sortie de Follow the leader, en proposant un disque commençant à la treizième piste. Last Days of April fait mieux : les 10 titres de Might as well live sont répartis sur 99 pistes de 10 à 15 secondes. Fort heureusement, cela concerne uniquement les copies promotionnelles. Manœuvre intelligente ou suspecte de Bad Taste Records afin d'empêcher tout tentative de piratage sur le net ? Toujours est-il que cet album est bien écoutable et pour le plus grand bonheur des amateurs de pop indé. Parce que ce que les suédois nous proposent, avec leur dernier opus, est un vrai bijou dans son genre (toute ressemblance écrite avec un rédacteur du W-Fenec est purement fortuite). Si vous êtes familier des envolées d'accords de guitare, des rythmes binaires entraînants et des mélodies pop mélancoliques intelligemment construites, vous ne pourrez qu'acquiescer de la bonne qualité des compositions de ce Might as well live. Sixième album pour Karl Larsson et sa bande (ici, le bassiste Mathias Oldén de Logh et le batteur Fredrik Granberg des groupes Fireside et Randy) qui suivent leur petit bonhomme de chemin sans se soucier de la direction du vent et toujours avec cette espèce de véracité gardée tout le long de leur aventure musicale. Après un "Lost and found" aérien et tout en progression en guise d'introduction, Last Days of April enchaîne sur "Great white jaws", qui est probablement le morceau le plus intéressant de cet album : il suffit au suédois (Karl reste le compositeur du groupe) d'un plan à trois accords sur un rythme monotone avec ouverture de charleston à chaque fin de mesure, pour que la sauce power-pop nous prenne les tripes. Globalement, il s'agit de la "nouvelle" formule dans laquelle s'inscrit LDOA. Des plans que l'on retrouve chez Nada Surf par exemple. Simple et efficace, même si les plans électroniques d'antan ont disparu. La douce voix de Karl, si atypique et toujours aussi magique, tient la route et nous le prouve sur les berçantes "I wish that you would mean a lot less to me" ou "Come on over". Si Might as well live est addictif et haletant, c'est parce que les suédois savent varier leurs compositions avec des rythmes à la fois lents et rapides, des lieds énergiques et raffinés tout en gardant leur marque de fabrique. De la pop ? Oui, mais de Last Days Of April !