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Numéro :
Mag #58
On a charbonné pour te livrer, relativement rapidement, un gros numéro avant de terminer l'année. Au menu : Empire State Bastard qui a profité de son concert parisien pour répondre à nos nombreuses questions, tu pourras lire également le live-report de leur show et une chronique de leur album. Côté interviews, il y en a d'autres comme celles de Benefits, Exsonvaldes, Princesses Leya, Bottlekids, 7 Weeks, Unspkble, Dusk of Delusion et Bad Situation ! Et on ajoute Blood Command qui inaugure une nouvelle rubrique qui fait honneur à la Norvège ainsi que l'équipe de Ca dégouline dans le cornet !.
J'ai repoussé au maximum l'échéance de l'écriture de cet article consacré à Where things were, sorte d'album posthume de LANE. Oui, LANE, cette formation vue à l'origine comme un supergroupe (deux Daria et deux Thugs) mais qui s'est révélée être un quintet imposant, assez rapidement d'ailleurs, sa propre identité. Un rouleau compresseur avide de mélodies, de puissance et d'expériences sonores en tout genre. Oui, j'ai repoussé au maximum la rédaction de cette chronique. Les mauvaises langues (et mon rédacteur en chef) diront que je me complais à rendre mes papiers au dernier moment. Bon, c'est pas exactement vrai, mais pas tout à fait faux. Mais pour Where things were, c'est surtout que je savais pertinemment qu'au moment de rédiger ces lignes, l'impression de rendre un dernier hommage funeste à ce groupe qui m'aura profondément marqué me serait insupportable. Putain, que c'est dur.
Bizarrement, je n'ai pas eu l'occasion de voir la formation angevine en concert, et je le regrette amèrement. Je me console donc en écoutant (et réécoutant encore et encore) les disques du groupe, et notamment ce petit dernier qui est en fait l'accouchement dans le local de répèt des pré prod du futur troisième album. Alors, plutôt que de jeter ces 10 compositions aux oubliettes, le groupe, épaulé par leur fidèle label d'origine Twenty Something, a choisi de publier Where things were pour laisser une dernière trace pour les nostalgiques (et les amoureux) du quintet.
C'est d'autant plus rageant que les dix plages de Where things were sont d'une qualité irréprochable. Rien que ça. Enregistré et mixé par Camille Belin, puis masterisé par Dan Coutant à New York, ce petit bijou réitère la formule magique concoctée avec passion dans les précédents exploits discographiques : des mélodies à foison, une voix qui fait frissonner, des guitares affutées et une solide rythmique comme base solide de toutes ces réjouissances. Les tubes se succèdent et les refrains se greffent dans un coin de nos têtes, alors que mon morceau préféré de ce disque se révèle être ce formidable instrumental qu'est "Charlie Brown", véritable déflagration noise aux mélodies imparables. Rien n'est à jeter, tout est à apprécier à sa juste valeur avec, cerise sur le gâteau, des versions brutes et sans concession d'une série de tubes en puissance. L'alchimie entre les cinq musiciens est parfaite et même si l'aventure est terminée, LANE restera, et pour longtemps, une référence majeure de la scène rock indé en France.
Et maintenant ? Les frangins Belin remettent prochainement le couvert avec Do Not Machine et Daria, Félix est embarqué dans l'aventure Fragile, et les frères Sourice s'apprêtent peut-être à faire vivre de nouveaux projets musicaux. À la bonne heure. La vie continue, mais rien ne m'empêchera d'avoir les larmes aux yeux quand je lancerai "Sunday night" ou "Elliot bay" sur la platine. Oui, ce n'est que du rock, mais quand même. Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous, messieurs.
J'ai un gros problème avec les disques que j'aime beaucoup des groupes que j'aime beaucoup. Outre le fait que mon épouse en ait parfois ras le bol de les entendre (car j'écoute beaucoup les disques que j'aime beaucoup), le problème intervient quand le groupe, auteur du disque que j'aime beaucoup, sort un nouvel album. Car j'ai toujours peur de ne pas l'aimer autant que celui que j'aime beaucoup. Tu me suis ? J'ai vécu l'expérience avec le premier album de Not Scientists qui donnait suite au premier excellent EP du groupe. Du coup, je retarde un peu l'échéance de l'écoute. Et c'est débile, car les groupes que j'aime beaucoup sortent toujours, après un disque que j'aime beaucoup, un nouveau disque que j'aime aussi beaucoup. Voire plus !
Tout ça pour dire que Pictures of a century le deuxième album de LANE, je l'aime beaucoup. Et encore plus à chaque écoute. Ce qui ne va pas arranger les affaires de ma femme. Le successeur de A shiny day (sorti il y a à peine un an) est brut, radical, rageur, prenant, nerveux, incandescent et loin d'être condescendant. Délicat et émouvant aussi (et surtout). Une pièce déjà majeure dans la courte carrière d'un groupe qu'on osait à peine espérer, il y a deux ans, voir s'engager dans la longévité. L'équipe est toujours la même (pourquoi changer une équipe qui gagne ? ), seul le label change (passe de Nineteen Something à Vicious Circle, bref, d'un label passionné et passionnant à un label passionnant et passionné). Mis en boîte en dix jours seulement chez Michel Toledo (Lysistrata), Pictures of a century surpasse son prédécesseur qui avait pourtant mis la barre très haut. Car on croyait déjà tout savoir sur LANE en l'espace d'un EP et d'un album. Que nenni, les gars ! Le premier brûlot de cet album, en un peu de moins de quatre minutes, remet immédiatement les compteurs à zéro. "Discovery none", c'est son nom, à l'intro noise et abrasive et rebondissant sur un couplet atmosphérique et un refrain déjà inoubliable, n'est pas excellent. Il est indispensable. Le groupe enfonce le clou avec un "Voices" aux mélodies imparables, et "So many loves", qui me file la chair de poule (et la larme à l'œil) à chaque écoute, est aussi lumineux que déflagrateur. Le mur du son est à son apogée avec "Homicide", le punk "Black gloves" énervé à souhait et le survitaminé "Lollipop and candy cane ". Mais LANE est encore plus irrésistible quand il ralentit le tempo pour des ambiances feutrées et noisy ("Electric thrills", "Life is a sentence", "It's only love") et quand il triture les sons au beau milieu de sensations pop noise (ouah, "Family life", ouhouh "Last generation", ohhhh "Pictures of a century"). Treize titres d'une insolente efficacité, treize titres déjà indispensables dans une alchimie redoutable : les guitares mélodiques et puissantes croisent le fer avec un basse/batterie solide et des voix. inimitables (ceux qui savent savent).
Je suis condamné à (ab)user (de) ce disque. Un disque, je me répète, d'une qualité indéniable. Comme pour A shiny day, Pictures of a century va hanter ma chaîne hi-fi un bon moment. LANE, groupe intergénérationnel, est une des plus belles choses qui soient arrivées au rock made in France. Et je suis fier de pouvoir t'en parler. Merci Messieurs. Oui, merci beaucoup pour ce que vous (nous) faites.
Posons tout de suite les bases. Car c'est important de poser les bases. LANE (pour Love And Noise Experiment) est plus qu'un groupe de noise punk rock. C'est le croisement des générations, le savoureux mélange des couleurs musicales et le grand mur(aille !) du son d'Angers. La famille Sourice (Éric et Pierre-Yves des cultissimes Thugs, et leur neveu en la personne de Felix) et les frangins Belin (Étienne et Camille des savoureux Daria) unissent leurs forces (et leurs guitares) depuis 2017 pour nous proposer un rock abrasif, spontané, simple et terriblement efficace.
Après un premier EP déjà prometteur, A shiny day, le premier album de LANE, coproduit par une équipe de champions (Nineteen Something, Opposite Prod...), est tout simplement grandiose. Rien que ça. Grandiose pour celui et celle qui, comme moi, est un amoureux des guitares saturées et des refrains entêtants. Grandiose pour celui et celle qui, comme moi, raffole de cette puissance caractéristique à ce genre musical que l'on aime tant et qui ne peut s'empêcher d'avoir des frissons quand les mélodies accrocheuses se mélangent avec amour et consistance à la puissance rythmique des instruments, le tout dans une urgence vitale et nécessaire. Un must.
Comment ne pas succomber, en effet, dès les premiers accords, au sulfureux "Stand" ? Comment rester insensible aux 207 secondes de bonheur mélancolique de "A dead man soul" ? Et comment résister à l'appel des mélodies et des accords plaqués du formidable "A free man" ? Bien entendu, l'ombre des Thugs enivre ce bijou, la patte Daria n'est pas en reste, mais les amours communes aux cinq protagonistes (Hüsker Dü en tête) sont digérées à merveille.
La puissance sonore laisse parfois place à la puissance émotionnelle ("Red light") et au mid tempo béton ("Dirtly liar") pour mieux rebondir avec des brûlots noise saupoudrés de mélodies, à moins que ce ne soit le contraire, je ne sais pas, je ne sais plus ("Winnipeg", "A shiny day"). Le tout, bien évidemment, enveloppé dans une ambiance indie abrasive. Angers est bien la capitale du rock. Et "Down the river", qui clôture brillamment ce disque dans un fracas noise, idéal pour la redescente après tant d'émotions, mettra tout le monde d'accord : avec ses accents revival qui combleront les nostalgiques, LANE est en fait le groupe qui promet un bel avenir aux amoureux de guitares et de rock. Tout simplement. Merci à toi LANE de l'avoir fait, et surtout, merci d'exister.
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