Flamingo50, Lack of Reason : Slipt CD Y a pas à dire, notre bon Lolo de Prehisto Records n'est pas un manche question signature sur son label. Découvreur de talent et responsable des sorties de Second Rate (rien que pour ça, merci !), et prochain éditeur de la compile 100% cartoon et soap punk, Lolo vient nous présenter son dernier coup de cœur. Il les défend de tout son cœur, et c'est normal, il a raison. Car il est tombé sur deux perles rares. Pas de riot giiiirl à la con, juste du punk rock joué par des nanas bien burnées. D'un coté, les filles (et le mec !) de Flamingo 50 de Liverpool, cher à nos ancêtres les Beatles. De l'autre, un groupe paritaire, les Lack of reason de Saint Etienne des regrettés Sixpack. Le tout est compilé dans un split de haute qualité.

Ce sont les anglaises qui démarrent, avec le riff de leur premier morceau sur un orgue à 15 € Bontempi. Cela sera leur seul contact avec les rythmes dance type 70. Car pour le reste, attendez-vous à du punk rock brut de décoffrage. En quelques titres, les britanniques nous démontrent par distortion plus grosse caisse qu'ils ne sont pas originaires d'un pays qui ne produit que des groupes popeux mielleux. Les Flamingo 50 jouent un punk sans concession, pas vraiment révolutionnaire mais terriblement efficace. Pas d'effet dans les guitares, Flamingo 50 joue comme ça vient. 6 morceaux d'un bon niveau, avec un dernier titre qui mérite le sceau de "titre phare du groupe" sur le split.
Mais le meilleur reste à venir. Car même si je ne développe pas forcement l'esprit patriotique dans la musique, et bien, sans contestation, c'est bien Lack of reason que je préfère. Ok les locaux du split n'ont pas à souffrir du syndrome "on est français donc c'est moins bien que…". Non, car les Lack of reason ont des arguments convaincants. Un son tout à fait adapté au style punk emo pas si éloigné que ça de Second Rate avec qui ils partagent les mêmes influences. A ceci près que les Lack of reason jouent une musique peut être plus bordélique, spontané, punk. Et ça, c'est la classe. La voix de Géraldine envoi le boulet comme il le faut, cherché dans les aigus. Ça peut paraître faux à certains moments, mais franchement rien à branler. "Wherever you are" est ainsi un véritable bijou de composition et d'électricité. Riffs percutants, mélodies sorties de je ne sais où, ambiances toutes à la fois chaleureuses et crasseuses, c'est du tout bon. Allez les verts ! Et la suite ne pourra pas nous décevoir : "Thurday night" emprunte un riff à Second Rate, c'est puissant, efficace, et surtout envoûtant. Comment rester insensible à ça ? Je me le demande encore. Du punk rock dont certains feraient bien de s'inspirer. Pas de temps mort dans ce titre, ça déboule à une vitesse si déconcertante qu'on y comprend rien, c'est le cas de le dire. "A little star" n'est pas là pour freiner le rythme et le plus mélodique "My doubt sometimes" envoi lui aussi la sauce. Un putain de bel effort. A l'heure où Second Rate lâche les manches et débranche les Marshall encore chauds, Lack of Reason est à surveiller de très près pour choper de bonnes sensations emo punk.

Les deux groupes seront de retour lors d'un french tour qu'il ne faudra absolument pas laisser passer. Faites la fête aux meufs, éclatez-vous et à bientôt on stage.