Labirinto - Anatema Autant l'avouer tout de suite, le post-rock, mis à part les deux-trois cadors du genre (Godspeed You! Black Emperor, Mogwai, Explosions In The Sky), c'est vraiment pas la tasse de thé de votre serviteur. Beaucoup de groupes finissent inéluctablement par te proposer un voyage qui a déjà été emprunté à maintes et maintes reprises. Dès lors, l'intérêt pour les chercheurs de singularité que nous sommes devient vite caduc. Avec les Brésiliens de Labirinto, le postulat est somme toute assez différent bien qu'ils usent des mêmes ingrédients : des plages longues, des cordes, des montées de tension qui finissent par exploser... Au jeu des comparaisons, c'est à Godspeed You! Black Emperor que l'on songe le plus, tout en arrivant à s'accaparer le supplément d'âme du groupe de Constellation. C'est d'ailleurs là que le groupe séduit mais aussi par un travail assez méticuleux dans les atmosphères : des accalmies très empreintes du savoir-faire d'Ennio Morricone par-ci, des notes de banjo (depuis Sixteen Horsepower, on en est totalement accro' de cet instrument) toujours savoureuses par là, des phases plus ambiantes laissant l'auditeur face à un vide vertigineux, des passages plus anodins mais dont on doit admettre la maitrise...Preuve s'il en est que le Brésil, c'est pas seulement des favelas, des travelos, des gonzesses en bikini et des footballeurs de génie avec un dentition pas tout à fait orthodoxe, c'est aussi et surtout, en ce qui nous concerne, le terreau de groupes particulièrement doués.
Il faut également noter que l'album a été mixé par Greg Norman (Programme, Pélican...) dans le fief de Steve Albini (Electrical audio studios à Chicago) et que le résultat est plutôt très convaincant, il fallait le préciser, ne serait-ce que pour identifier le degré de professionalisme de cet album.

NdR : L'album est en téléchargement libre mais ce n'est pas une raison pour ne pas l'acheter... Car comme le dit notre grand Pascal N., si tu l'écoutes plus de 4 fois, il y a un moment où il faut lâcher ton blé !