Damny (La Phaze) aux 4 Ecluses Damny (La Phaze) aux 4 Ecluses Avant d'en découdre avec le -désormais- trio, il a fallu se confronter à The Usual Suspects, un groupe de punks belges qui mélangent plein de choses comme des nappes de dub et des riffs plutôt steady à un punk old school et ... ça ne prend pas... Le mélange de genres pas forcément proches est périlleux et si certains s'en sortent avec brio (Guns Of Brixton, Dub Trio), là, les quatre Flamands ont beau se démener, ça ne fonctionne pas, le patchwork a des coutures un peu trop marquées... Le chanteur offre quelques bons passages quand il tire vers Rancid mais retombe vite dans les travers du punk à boire option Dropkick Murphys sans l'ambiance festive...
La lumière s'éteint, la salle se comble, des "La Phaze ! La Phaze !" retentissent et le thermomètre prend 10 degrés d'un coup même si c'est avec un titre encore inédit que le concert commence, "Le chant des bombes" et même si dans ce texte, le groupe demande la paix, il met clairement la guerre aux 4 Ecluses qui s'enflamment dés les premières secondes. Résolument plus rock et rentre-dedans, les titres de Miracle fonctionnent à merveille sur scène et si Damny n'est pas accompagné d'Eugene (Gogol Bordello) pour "La fièvre de l'exil (we comin' rougher)", il a déjà mis dans sa poche tout le public et commence à déboutonner sa chemise (qui sera renvoyée au placard un peu plus tard), il n'est que très peu sur le clavier/sampler laissant à Guillaume et Arnaud la tâche d'envoyer la sauce musicalement. Après un petit détour par le lointain passé ("R.A.S." du premier album), on passe à l'anglais et à "Devil game", autre bombe à paraître... C'est bien simple, à par "Miracle" et "No backyards", tout l'opus à sortir y passe et c'est bien simple, tout est en béton armé, même quand des influences reggae sont mises en avant ("Little face"), les refrains se retiennent très vite (A table ! A table ! Pour le dernier banquet, Le chaos ! Le chaos !) et quand ce ne sont pas les accords, ce sont les mots qui claquent comme quand le groupe revient pour un rappel de folie en commençant avec "La langue" et son accordéon : C'est la langue de Molière, de Brahim et Kader). Ce titre calme laisse un peu de répit avant un final monstrueux qui voient s'enchaîner des tubes fédérateurs et montrent que l'amalgame entre les morceaux de Fin de cycle et ceux de Miracle se fait sans souci, se prendre à la suite "Colère noire", "La cause" (avec la voix de Kenny discrètement samplée) et "Assaut final" achève un public aux anges malgré la teneur des discours...
La Phaze sur scène continue de provoquer des dépenses d'énergies phénoménales, qu'est-ce que ça va être quand l'album sera connu du public...