C'est donc Undergang (ex-Mp3 de la semaine), un one-man-project tenu à bout de bras par Cédric, exerçant depuis 2004, qui a été retenu pour assurer l'ouverture des hostilités, selon l'expression consacrée. Toujours dans l'actu de son deuxième album Rue du Maroc sorti à l'automne dernier (après Alter native en 2005), Undergang tient à présenter son "électro façon rock" au Moulin et son public.
La Phaze : Live à Brainans (avril 2008) La Phaze : Live à Brainans (avril 2008) Un cataclysme semble provenir de la façade lorsque Cédric prend position, aux commandes de son laboratoire sonore, tout près de 22 heures. Car, pour déverser son électro très métissée et énervée, le garçon passe des platines (où il chante aussi) à la batterie (où il frappe juste), le tout avec une aisance assez remarquable. Drum'n bass, jungle, dub ou électro plus posée se frictionnent pour un cocktail détonnant et d'où émane une énergie rock indéniable. Et le public, bien que moyennement massé pour l'heure, l'a bien compris : ça commence à bouger sérieusement ! Undergang enchaîne les titres de son répertoire (déjà très fourni pour n'avoir sorti "que" deux albums), change de place entre ses deux postes au gré de la setlist et agrémente aussi ses échantillons de musiques orientales ou de sonorités industrielles. Une heure et quart de sons bien affûtés, diffusés non-stop et Cédric s'éclipse pour laisser la place à La Phaze.
"C'était mieux avant" : voilà la petite phrase (qui tue) en vogue depuis quelques temps à l'approche d'une prestation de La Phaze, pourtant à la solide réputation de groupe de scène. Certes, le groupe s'est (encore) un peu plus éloigné de Pungle roads (comme la chronique de Miracle le montrera) et prolonge une trajectoire, ancrée sur un terrain rock'n'roll. Il ne reste plus qu'à goûter à cette nouvelle évolution de La Phaze, s'exécutant maintenant en trio chant + machine / guitares / batterie...
En guise d'entrée en matière, on a droit à un Damny bondissant comme à l'accoutumée (et ne mettra pas longtemps à perdre chapeau et veston), entouré de Arnaud (guitares), apparemment requinqué (au moins de quoi tenir le set) et du flamboyant Rouzman (batterie) placé derrière ses fûts pour présenter les nouvelles compos du groupe. Le public n'est pas resté insensible au "Chant des bombes" et "Fièvre de l'exil" mais il se secouera pour de bon dès les premières notes de "R.A.S.", un incontournable de Pungle roads. La Phaze propose dans sa quasi-intégralité Miracle au public en intercalant quelques titres de Fin de cycle, pour un ensemble relativement homogène. L'accueil de l'assistance est très favorable pour un album encore non sorti (mais dont de larges extraits tournent sur le myspace du groupe) et un set en fin de rodage, une excellente ambiance occupe les lieux, les lights jouent la sobriété mais sont efficace et les slammeurs se font légion (parmi lesquels on a pu reconnaître un certain Guillaume de Mr Z). Le groupe clôt (presque) les débats avec l'électro-choc "Injury". Mais rappel indiqué sur la setlist, rappel appliqué sur scène : la tendresse de "La langue" (et l'accordéon de Damny), "Roof on fire" et "Assaut final", morceau de bravoure, viennent parachever un tour de pendule dense, enragé et éreintant (vu le teint pâlot de Arnaud).
On pourra toujours pinailler sur le son (perfectible ?) et la durée du set mais je mets au défi quiconque de tenir ce rythme-là. Et même si, selon certains, "c'était mieux avant", ce n'était pas si mal, étant donné les circonstances !
Bref, La Phaze a beaucoup donné et a électrifié la soirée, en présage de l'arrivée d'un prochain Miracle chez les aficionados des initiateurs de la pungle-music.