La Phaze : Fin de cycle La Phaze, c'est avant tout une rage. Rage de dire la détresse des uns, la colère des autres, le mépris des nantis et les incohérences d'un système rongé de l'intérieur par l'argent et le pouvoir.
"Il est sous amphèt ?", me demande un festivalier pendant leur concert vitaminé donné aux alentours de deux heures du matin aux Eurockéennes l'été dernier. Non, il crie bien fort sa colère, son envie de voir les choses changer. La catharsis grecque trouve un nouvel écho dans l'énergie déployée par ce petit bonhomme tout en nerfs qui délivre sur scène son message de révolte dans un phrasé rap et ragga.
Appel au rassemblement et aux manifestations contre le gouvernement et les dérives ("Nouveau défi", "Assaut final"), manifeste contre l'argent facile et la télévision ("Réalité à chaud"), histoires de cités, de drogue : La Phaze revendique pleinement son rôle d'éveil des masses, de contre-pouvoir. Même les morceaux instrumentaux sont l'expression délibérée d'un engagement politique fort. En témoigne "Développement durable (pour chômeurs de longue durée)".
Porté par l'énergie et la force de "Nouveau défi" et d' "Assaut final", le "pungle" (formé de jungle et punk) de La Phaze se nourrit d'influences rock, free jazz, ragga, rap et d'n'b. Pour preuve, le groupe s'offre une escapade avec Mouss et Hakim (de Zebda) sur "Dangerous". Si leur style métissé peut dérouter à la première écoute, message et détermination portent d'un bout à l'autre cette Fin de cycle, qui si elle aimerait présager un changement radical à venir, ne permet d'envisager que le meilleur concernant l'avenir de ces trois furieux.