Blues for the red sun, l'album précédant Welcome to Sky valley, est considéré par la plupart des amateurs du genre, comme LE meilleur album de stoner jamais écrit et il faut reconnaître qu'ils ne doivent pas être loin de la vérité. Difficile donc pour ce Welcome to Sky valley de passer derrière l'énorme vague déferlante qu'à été Blues for the red sun., d'autant que pendant les deux ans qui séparent les sorties des deux disques, le groupe a enregistré le départ du fantasque Nick Oliveri, et pourtant, Kyuss a réussi avec cet album à faire largement aussi bien qu'avec le précédent.
Là où Kyuss nous avait envoyé l'énorme "Thumb" en pleine face pour débuter Blues for the red sun, cette fois, le quartet nous offre un "Gardenia" moins brut de décoffrage, mais plus complexe dans sa structure, alors même que les riffs de grattes sont toujours aussi inspirés. Un titre long de 6 minutes 50 qui reste comme l'un des sommets de la discographie du groupe. D'autant que, surprise, l'arrivée de Scott Reeder au sein de la formation n'est pas vraiment ce qui aurait pu lui arriver de pire. Le bassiste, ex-membre de The obsessed, n'est pas là pour imite le style de jeu de Nick Oliveri (défi évidemment difficile à relever), mais pour apporter son approche de "doomeur" au son de Kyuss. Titre instrumental à la froideur clinique, le troublant "Asteroid" nous montre une autre facette du groupe, un côté un peu plus expérimental dissimulant une volonté de se renouveler et de ne pas produire deux fois le même album. Alors que "Supa scoopa and mighty scoop", "100 degrees", puis "Space cadet" se succèdent sur la platine et que la batterie de Brant Bjork claque une précision hors du commun, Scott Reeder creuse son trou au sein du groupe et assure le show en nous gratifiant d'une ligne de basse démentielle ("Space cadet").
"Demon cleaner", "Odyssey", "Conan troutman"... les morceaux s'enchaînent et Kyuss ne connaît jamais de baisse de régime. Novatrice, psychédélique, paradoxalement légère malgré la lourdeur de la basse, la musique du quartet californien est envoûtante et crépusculaire. L'artwork de Welcome to Sky valley, nous invite à embarquer avec Kyuss à travers le désert, pour un voyage initiatique aux confins du rock tout au long des dix titres que recèle cet album. enfin, onze plus exactement si l'on compte la ghost track délirante et à prendre au 360 degré qui le conclue. Preuve encore une fois que le quartet ne se prend pas vraiment au sérieux, seul le plaisir de jouer de la musique comptant ici. Kyuss nous avait offert un chef-d'œuvre avec Blues for the red sun, le groupe nous en offre un second deux ans après, tout aussi magistral bien que différent et plus complexe. un album qui force le respect.
Welcome to Sky valley
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