kwoon_tales_and_dreams.jpg Disons le tout de suite, on ne pourrait écrire une petite chronique du premier album de Kwoon sans souligner au moins une fois l'influence qu'à sans aucun doute dû avoir Sigur Ros sur sa musique. Une fois ceci étant admis, peut alors commencer le plongeon sans filet au sein de l'univers pour le moins onirique et intimiste de ce projet solo qui cultive le secret. Apnéique et envoûtant, en quelques rares occasion surmonté d'envolées de guitares évoquant Explosions in the Sky, Tales and dreams est un album enveloppé dans des nappes synthétiques brumeuses et envoûtantes. Des couvertures d'instrumentations à l'onirisme mystérieux, un doux coussin de poésie latente intemporelle, Kwoon nous fait pénétrer son univers, rêveur, noctambule, presque irréel.
On aimerait s'y perdre, fermer les yeux et ne jamais se lasser de cette douce et enfantine naïveté... Et pourtant, à force de jouer sur les plates-bandes de Sigur Ros, l'album a tendance a tourner un peu prétentieusement en rond. Si la sobriété est souvent l'apanage des grands groupes, capables de faire jaillir l'émotion pure avec pas grand chose, parfois le minimalisme à outrance et l'économie d'effet de certaines compositions peuvent égarer l'auditeur en chemin. Un imaginaire riche de couleurs et nuances diverses et variées, des mélodies graciles et feutrées, Tales and dreams ne manque pas de qualités intrinsèques mais peine parfois à les montrer. Entre pop atmosphérique, éléctro planante et mélancolie tenue, ce premier essai discographique de Kwoon n'hésite pas à laisser une large place aux titres instrumentaux pour construire patiemment un univers qui lui est propre.
Problème, dans le genre, encore une fois, quelques islandais sont déjà passés par là et Kwoon est un élève doué qui a encore du chemin à faire pour dépasser ses maîtres. Au final, Tales and dreams est un disque qui porte plutôt bien son nom, mais laisse néanmoins une part de conte qu'il avait commencer à narrer, quelque peu inachevé.