Kula Shaker - Pilgrims progress Depuis que Kula Shaker s'est officiellement reformé en 2006, toutes les informations les concernant se font plus discrètes qu'auparavant. Le nouveau-né Pilgrims progress, sorti il y a tout juste un mois, n'a pas échappé à la règle, tout du moins en France.
Car c'est bel et bien dans la seconde moitié des 90's que les Britanniques faisaient la une des charts, des journaux et qu'on ne pouvait pas les louper. C'est donc sans trop de pression que Kula Shaker délivre son désormais quatrième album studio, le deuxième depuis sa reformation sans leur claviériste Jay Darlington, parti chez Oasis puis Beady Eye (le nouveau groupe de la tête à claques Liam Gallagher) actif depuis que les deux frangins se sont (définitivement ?) brouillés. Déjà, Strangefolk avait pu nous démontrer que le talent de composition de la bande à Cripian Mills n'avait pas totalement disparu même si il manquait toutefois des titres à la hauteur de leurs tubes (ça... ça ne manquait pas par contre) que l'on chantait à tue-tête voilà déjà plus de dix ans. Je vous rassure, Kula Shaker n'est pas à ranger aux oubliettes car ce nouvel album, au delà du simple intérêt critique qu'il peut susciter, est tout bonnement excellent. Bien que ces adeptes du mysticisme n'aient jamais été des avant-gardistes dans l'âme, ils savent toujours emprunter à leurs prédécesseurs (dont Grateful Dead, The Byrds, The Beatles, Bob Dylan) pour nous servir une musique racée comprenant la pop ("Ophelia"), le folk ("Only love", "Cavalry"), le rock sixties ("Modern blues", "Barbara Ella"), une petite touche psychée ("Winters call") par moments et évidemment, mais à moindre mesure, la musique indienne ("Figure it out"). En effet, Kula Shaker semble s'être peu à peu résigné à évoquer tout ce qui tourne autour de sa croyance (fini les "Radhe radhe", "Govinda", "Tattva", "Namami nanda nandana" et j'en passe), sa marque de fabrique en somme, pour revenir vers une musique plus sobre, moins personnelle et pourtant non moins exquise. Comme quoi, pourquoi chercher à faire compliqué quand on peut faire simple ? Bourré de références dont Peter Pan (sa statue érigée dans Kensington Gardens à Londres fait l'objet de la pochette), ce Pilgrims progress démontre une nouvelle fois le don qu'ont ces Anglais pour créer des mélodies imparables sans tomber dans la facilité. Et rien que pour son final apocalyptique "Pink Floydien" mémorable ("Winter's call"), cet album vaut vraiment la peine que l'on s'y attarde un peu.