Trio francilien dans la place depuis 2017, Krokodil Dental Plan vient d'autoproduire Feed my krokodil, son second EP après une rapide première démo, un premier format court paru 2019 chez M&O Music. Au programme, un heavy rock aux accents stoner et aux riffs percutants. Ames sensibles s'abstenir donc !
En six titres, Krokodil Dental Plan va te pulvériser les conduits auditifs (encore faut-il que tu écoutes le disque volume à fond, ce que je te conseille fortement !) et très certainement te décrocher la mâchoire. Rien que ça. Crachées presque exclusivement dans la langue de Shakespeare, les compos se veulent percutantes et envoyées pied au plancher. Les esprits de Motörhead, Fu Manchu, Zeke et Nashville Pussy hantent cet EP de haute volée et les amateurs de ces belles et nobles références ne seront pas perdus pendant la durée de ce disque qui dégueule de guitares saturées et de rythmes plombés. Alternant vitesse ("Clone zombie"), mid tempo ("Die a million times") et tempo plus lents (le pachydermique "Old man of sorrow"), Krokodil Dental Plan est à l'aise dans toutes les configurations, si bien qu'un peu plus de folie dans les compositions ne serait pas de refus. En amateur éclairé de Motörhead (grosse influence perceptible très rapidement), le groupe rend hommage, avec "Né pour perdre", à son leader charismatique parti trop tôt sur fonds de riffs que ne renieront pas les amateurs de Rage Against The Machine (malins, les gars !). Si bien qu'au bout de 26 minutes de bon temps, on en redemande !
Krokodil Dental Plan transpire le rock. Et c'est tant mieux. Une formation authentique qui ne demande assurément qu'à en découdre en live. Seul petit bémol au milieu de toutes ces qualités, une accentuation anglaise qui mérite un peu mieux. A bientôt pour l'album, fuckers !
Publié dans le Mag #47