Les Kitchen Tool Set sont de Lille et sont composés de : Fab (batterie/voix), Fred (guitare/voix), Neric (basse) et Nico (guitare/voix). La discographie du groupe contient plusieurs démos (This is demonstration) en 2001, Physique du sentiment en 2003) et deux EPs autoproduits (Mixture en 2006 et More en 2010).

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4 ans après l'excellent et longtermiste More, les Kitchen Tool Set reviennent avec un nouvel album intitulé Ecorce / essence. 7 titres pour 4 ans d'attente, ça semble peu sur le papier mais la musique de Kitchen Tool Set est tellement dense et riche que ça devrait suffire à te rassasier pendant quelques années et un éventuel nouveau disque que l'on espère ne pas devoir attendre autant de temps. En attendant, Ecorce / essence est une leçon de noise-rock doté d'un songwriting de haute volée.

L'album commence fort avec "Bug", un titre dont l'introduction est faussement trompeuse avec ces guitares qui rugissent. Mais dès les premières notes, on retrouve tout ce qui nous avait séduit dans More : cette efficacité alliée à une sensibilité mélodique hors-norme, cette vélocité rythmique de coureur marathonien, cette propension à exploiter des idées à bonne escient, cette voix sans artifice qui cohabite avec cette tension toujours palpable... Quand, en plus, le groupe bénéficie d'un songwriting en mode meuble à tiroirs artisanal haut de gamme, cela promet une suite d'album passionnante. Et ce sera le cas. Comment résister aux sirènes de l'instrumental sémillant "James Brown", aux choeurs d'enfants sur "Underground", aux déchaînements acérés de "Super sphincter" ou à ce violon grinçant sur "Broken", hein ? Tu ne peux résister et puis c'est tout. Et paradoxalement, et c'est là une des principales évolution par rapport à More, même si les compositions sont beaucoup plus étirées, elles sont aussi beaucoup plus immédiates et il est fort possible que tu les aies en tête après quelques écoutes.

Signalons que l'artwork est vraiment magnifique, les amateurs de vinyles seront aux anges. Et pour les lecteurs fauchés, tu peux télécharger l'album en "donne ce que tu veux" sur le bandcamp du groupe et acheter le vinyle quand tu toucheras ton argent de poche, histoire de récompenser des musiciens qui méritent bien plus que les louanges de cette chronique...

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Kitchen Tool Set, c'est un groupe lillois traumatisé par un paquet de formations cultes (Shellac, Fugazi, Slint, Sonic Youth, Tortoise) et qui vient de sortir un EP bien garni... Malheureusement, les premières écoutes de More révèlent une copie appliquée mais trop scolaire pour que ça mérite une chronique. Verdict cruel et pourtant, le misérable être que je suis va regretter bien vite ce jugement à l'emporte-pièce. Quelques vingtaines d'écoutes plus tard, [note de l'auteur : mine de rien j'ai bossé sur leur cas], les ramifications empruntées par le groupe s'identifient au fur et à mesure et on s'aperçoit dès lors de la singularité et de la complexité de la décoction Kitchen Tool Set. Pas totalement noise, pas strictement rock non plus, parfois un peu math et post : c'est More en 9 titres garanti sans aucun additif mainstream ni exhausteur de goûts. La première piste, "Fake", attaque l'auditeur avec une plage quasi-instrumentale entre math-rock et noise puis survient le chant et des rafales rythmiques de hautes voltiges. "Bakelite" et "Bus" ont toujours ce cul entre plusieurs chaises coincés entre Fugazi, Shellac et Sonic Youth (mi-math, mi-noise, mi-pop... ). "Time", l'une des pistes qui s'étalent le plus dans la durée justement, voit les Kitchen Tool Set en découdre sur un format plus alambiqué là encore avec ce style hybride et des bastons d'instruments qui valent sacrément le coup d'un point de vue du plaisir auditif. Le plaisir justement, les Kitchen Tool Set arrivent à le maintenir jusqu'à terme grâce à des compositions intelligentes comme "The fall" (Mark E. Smith?) ou le très punk et cinglant "Change pas de main". Au dela de la particularité stylistique, Kitchen Tool Set, c'est aussi de super mélodies avec des riffs simples, une voix sur la corde raide très plaisante, des phases bien envoutantes où l'auditeur se trouve happé par des cavalcades rythmiques sur-joussives. Bien des atouts conjugués qui font de More une surprise de plus dans l'excellente scène noise Made In France. Selon le groupe, une écoute de More couvre 2,47% des besoins journaliers en musique : on pense que le plat est un peu plus copieux que ça mais on vous laissera aller le vérifier par vous-même en commandant l'EP sur leur myspace ou en allant les voir en live illico presto.

NdR : Pour les lillois, ils sont en concert le 8 novembre à la Malterie en première partie de Civil Civic.

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