Il fallait s'y attendre, avec le temps, les Kills se sont assagis. Ou plus exactement, Jamie Hince. Car Alison Mosshart, elle de son côté, fait des infidélités artistiques à son alter-ego masculin en prenant son pied avec le gang The Dead Weather, qui, après deux albums gorgés de blues-rock torride, de grosses guitares déglinguées et de groove ténébreux, s'est imposé comme l'archétype du revival électrique dans un registre roots et incandescent. A côté, The Kills passent pour un groupe proprêt, très policé, sans vraiment d'aspérité et du coup... légèrement affadi par instants. Là est, ne nous cachons pas, le principal défaut de conception de ce Blood pressures qui malgré son titre accrocheur ne tient pas toutes ses promesses.
Et pourtant le "Future starts slow" inaugural est un sacré tube alternatif. Son gimmick rock idéal, sa mélodie mordante et sensuelle, du charisme à revendre, une bonne dose de cool et cette efficacité imparable, la puissance d'un single et la griffe The Kills qui fonctionne parfaitement, on adhère. Classe. Mais la suite déçoit quelque peu, "Satellite" confirme cependant tout le bien que l'on pense du duo dans un registre pop électrique aux guitares acérées et au songwriting inspiré, par contre "Heart is a beating drum" est assez faiblard, basique, quelconque, bref douloureusement convenu. Un semi-raté pas vraiment compensé par sa séquelle immédiate, "Wild charms", insipide et inutilement languissant... en clair plus que poussif. Là problème, car un The Kills manquant autant de nerfs, ça sonne très aseptisé et on se dit qu'il y a peut-être une mouche dans le lait.
On se rassure (un peu) avec "DNA" porté par les inflexions de voix de mademoiselle Mosshart, puis "Baby says" et le carton évident "Nail in my coffin" taillé pour faire chanter en choeur un stade entier. Mais une grosse partie des titres déçoivent quand même pas mal. "You don't own the road" est exécuté avec des moufles, "The last goodbye" endort même l'auditeur surcaféïné même s'il permet à Alison de jouer les divas et "Damned if she do" en déficit de cette pression sanguine pourtant promise par le titre de l'album. Finalement c'est avec l'ultime titre, le très réussi "Pots and pans" que l'on se retrouve à ferrailler avec un groupe qui a soudainement retrouvé le feu sacré et se remet à retendre ses cordes de gratte en dévorant les grands espaces à coups de riffing cramé et feeling imparable. Dommage, ce même s'il paraît que le grand public n'est pas toujours capable d'apprécier immédiatement une oeuvre, enfin là quand même, on peut douter que ce Blood pressures soit plus convaincant dans la durée.
Chronique LP / Blood pressures
The Kills
LP : Blood pressures
Label : Domino Records
Date de sortie : 04/04/2011
LP : Blood pressures
Label : Domino Records
- Domino Records
(328 hits)
Date de sortie : 04/04/2011
Future Starts Slow
Satellite
Heart Is A Beating Drum
Nail In My Coffin
Wild Charms
DNA
Baby Says
Last Goodbye
Damned If She Do
You Don't Own The Road
Pots and Pans
Satellite
Heart Is A Beating Drum
Nail In My Coffin
Wild Charms
DNA
Baby Says
Last Goodbye
Damned If She Do
You Don't Own The Road
Pots and Pans
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