Quand Tania Silversen envoie un splendide hurlement de plusieurs secondes pour accompagner la guitare d'Al Castro qui venait de lancer le premier morceau par un grosse entame riffique imparable, et que la basse d'Antoine Superflej et les fûts de Math Sink emboitent le pas pour envoyer un bon gros son alternative rock, on retrouve avec plaisir le quatuor suisse des Killing Volts qui semble vouloir péter tout en sortant de leur confinement helvète. Oui, j'imagine que, comme tous les pays européens, la Suisse y est allée de ses petits enfermements pour lutter contre le virus à tête de fraise des bois martienne. Et ça a dû bien énerver Killing Volts, qui revient bien plus rageuse que dans son premier EP Why Should I Say Yes ?, un 4 titres de rock fuzz bien vitaminé sorti en 2016.
Avec Symptomatic dilemma of a post-capitalist mind, le quartet genevois en rajoute une couche à bien des niveaux. Sur la forme, c'est un premier album de 8 titres, et sur le fond, c'est plus de rage, plus de saturation et comme Killing Volts maitrise son fonds de commerce, il tente quelques tergiversations bien senties. Vocalement Tania glisse vers un chant plus punk, voire grunge quand elle ne flirte pas avec le rapcore comme sur le final de "Love sailed". Et comme Tania libère son chant puissant et clair, Antoine, Math et Al l'accompagnent dans un même désir de casser la monotonie des structurations parfois trop classiques des morceaux rock. Et c'est une réussite. Et si voir la mer donne une étrange envie de partir en voyage, écouter Symptomatic dilemna of a capitalist mind donne une furieuse envie de les voir en concert. Allez Killing Volts, get in the van !
Publié dans le Mag #48