Je savais depuis longtemps que j'allais avoir du mal à écrire cette chronique, c'est le problème des albums qu'on aime trop et qui tournent en boucle. Je savais aussi que mon seul avis ne me mènerait pas loin. C'est pour ça qu'il y a un certain temps, j'avais demandé à deux de mes connaissances d'écouter et de m'en faire un retour.
Le premier retour, c'est celui d'Elisabeth, fan de pop anglaise et de Wolfgang Amadeus Mozart (ça tombe bien). J'étais certain que ça me donnerait du grain à moudre. « J'ai écouté une partie de l'album, ils en ont sous la pédale. Ça ne m'a pas évoqué Wolfgang du même nom. Je trouve ça assez énervé pour de l'emo (mais je n'y connais pas grand-chose). Sont-ce des jeunes ? ». C'est vrai qu'en matière de pédale le titre qui ouvre en a, et le surprenant niveau des volumes annonce la couleur d'un album qui se veut clair et limpide. On entend effectivement mieux l'influence des méthodes d'enregistrement de Steve Albini, dont s'est inspiré Killer Kid Mozart. Chaque instrument sort des amplis par l'influence presque perceptible au touché de la fée électricité ! J'avais déjà eu cette sensation avec Shellac.
Mon second retour, c'est celui de Charlotte, elle a écumé un grand nombre de concerts pop à Paris et je la savais fan de The Futureheads, groupe auquel me fait penser Killer Kid Mozart sur leur album There's a psycho behind the wheel. Son avis allait m'éclairer également. « J'ai écouté et c'est pas mal. Faut que je me penche dessus, mais le lien que tu m'as envoyé me fait penser au rock des 90's/00's, genre Weezer et Jimmy Eat World ».
Oui, parfois les évidences ne me sautent pas aux oreilles. Probablement plus influencé par un son américain que son prédécesseur, Crying in overdrive serait tout à fait l'album qui pourrait prétendre nous donner du plaisir auditif jusqu'au prochain Jimmy Eat World ou The Get-Up Kids. Rien que ça ! Quel régal d'écouter "Wish", "Destroyer" et "Pretty when I cry", trois titres taillés pour les charts. L'album présente une belle évolution du début à la fin. Il offre en plus des deux excellents titres que sont "Side effects" et "If I dropped by" qui finalisent l'album, des titres notables comme "This sunday I went to the moon" et "Guillotine".
Si vous avez bien compté, sur onze titres (en comptant l'interlude) il n'y a pas grand-chose à jeter, sachant que les deux premiers morceaux "Bird sap" et "Bend me down" sont de véritables mises en bouches.
Mozart est mort, vive Killer Kid Mozart !
Publié dans le Mag #61