Kill The Princess - Bitter smile Planquez-vous les Cendrillon, Belle au Bois Dormant et autres Raiponce, vous allez prendre une avoinée. Ben oui, Kill The Princess débarque avec son tout premier album en ce doux mois de mai 2023. Le même mois où outre-Manche, papy Charles a enfin réussi à choper la couronne à sa feue daronne pour devenir le roi des Rosbifs. Mais pour le concert événement de son couronnement, on va les laisser se taper Katy Perry et Lionel Richie, et nous, on va s'écouter Bitter smile, le LP tout frais de Kill The Princess. Même si rien que pour la blague, ça aurait été sympa de voir Kill The Princess débarquer face à la famille royale.

Kill The Princess, c'est un quatuor francilien qui s'est d'abord fait connaître en enchaînant les salles de concert et les reprises, avec une propension à picorer dans le répertoire pop pour en sortir une version un peu plus rock. Et ça tapait large, de Madonna aux Spice Girls, en passant par Katy Perry. Oui, dit comme ça, ça peut faire un peu peur pour la suite, mais attends, car ça, c'était avant, avant de composer les 10 tracks de Bitter smile, et de virer les covers pop pour partir dans du rock alternatif, du bon, celui qui ne passera pas au couronnement de Charles III.

"Inanimate toy", le titre d'entame de l'album pose les bonnes bases : une belle saturation sur un bon riff introductif, une batterie agressive, une deuxième guitare qui exploite le thème, un chant puissant qui sait gratter du fond de gorge, bref, une très belle introduction. S'ensuit "Running after time", le premier single de cet album, avec la basse qui plaque la mélodie en intro, et ça repart de plus belle avec un démarrage limite punk-rock. "Dreamer knight" calme (légèrement) le jeu pour un titre plus destiné à porter la voix de Nell. Une voix androgyne, qui démontre son étendue sur le track suivant où Nell alterne les textures et peut même plaquer un petit growl (Kill The Princess ose le brutal). Pas trop de répit pour ce premier opus, même l'interlude instrumental "Changemakers", est là pour cogner fort, gros riff stoner, batterie en feu ; et démontrer que Céline à la basse, Émilie à la guitare et Eva à la batterie maîtrisent technique, arrangements et mélodies. Et la petite ballade, elle est où ? Ben y'en a pas, et c'est tant mieux ! On finira sur un "The weak man", à la puissance maîtrisée qui osera terminer sur un petit solo guitare en guise de conclusion. Kill The Princess ne s'arrête pas, pas le temps, 10 titres en 35 minutes, faut tuer la princesse tant qu'elle bouge encore. Ça sent le Skunk Anansie des débuts, le très bon. Merci aux Franciliennes Nell, Céline, Emilie et Eva, d'avoir souhaité franchir le pas de la composition de ce premier album et laissé de côté les reprises. Mais pour les fans des covers des chanteuses pop, j'imagine que pour leurs prochains concerts, elles ne manqueront pas d'en proposer un petit, mais juste pour le rappel.