Quand même, parfois la vie est étrangemment faite. Figurez-vous qu'une ville comme Umea (Suède) a vu naître en son sein rien moins que Refused, Meshuggah, (The) International Noise Conspiracy, Cult of Luna et donc Khoma. Pas mal pour une agglomération de 72000 habitants quand même...
Formé il y a une dizaine d'années, le groupe est fondé sur un noyau dur composé de Jan Jämte (chant), Johannes Persson (guitare) et Frederik Kihlber (guitare, chant, piano), autours desquels gravitent trois autres musiciens, membres du groupe à temps partiels. Ola Klüft (guitare, chant, piano), Jonas Eriksson (basse) et Thomas Hedlund (batterie) ont en effet chacun au moins un autre groupe à côté (Cult of Luna, The Deportees...). A noter que Johannes Persson, en plus d'être l'un des hommes de base de Khoma, participe également à l'oeuvre de Culf of Luna, d'où l'étroite connexion entre les deux formations suédoises. Autant influencé par la scène métal hardcore locale que le courant émo-pop émergent, le trio (qui joue ensemble depuis le lycée) se met à composer des morceaux qui allient la puissance du métal à l'intensité des mélodies indie rock. Tsunami sera le premier fruit tombé de l'arbre Khoma.
Un disque pressé à 1000 exemplaires puis réédité quelques mois plus tard, et pourtant très rapidement épuisé. Connaissant l'impressionnante quantité de groupes sortant des disques dans les pays scandinaves, ce petit détail est à noter... Du moins c'est ce que semble avoir fait Roadrunner, qui après avoir sorti quelques uns des plus grands disques de l'histoire du metal (dont le Burn my eyes de Machine Head et le Roots de Sepultura) se penche sur le cas des Suédois via The second wave, le deuxième album studio qui voit le jour courant juin 2006. N'hésitant (fait très rare) a parler ouvertement via leur site internet des sujets qu'ils considèrent comme incontournables, les membres de Khoma démontrent sans verser dans le "tout politique", que des artistes tels qu'eux peuvent en toute honnêteté et humilité avoir des opinions et en faire part (le féminisme, les droits de l'homme...). Un groupe pas comme les autres donc, dont le chanteur n'hésite pas à dire que sa vocation n'est pas de "vendre des milliers de disques pour être adulés, (...) mais seulement de se sentir libres, humainement et sur le plan créatif". A méditer...
Infos sur Khoma
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Cult of Luna
l'émo-post-hardcore des suédois est envoûtant...
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Metal rock suédois intense, puissant, incisif... Choc frontal annoncé...
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Un duo composé de membres de Pg.lost et Khoma...
Liens pour Khoma
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Khoma discographie sélective
Khoma dans le magazine
Numéro :
Mag #3
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Après deux premiers numéros qui ont eu l'air de vous plaire, voici enfin le W-Fenec Mag n°3 avec un groupe culte qui nous a accordé une interview fleu...
Liens Internet
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- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
- La Grosse Radio : le site de La Webradio Rock
Rock > Khoma
Biographie > Karma
Khoma / Chronique LP > All erodes
Après deux albums studio (Tsunami (2004) et The second wave (2006)), Khoma, que l'on a trop souvent considéré à tort comme un simple side-project de membres de Cult of Luna alors qu'il s'agissait là d'un vrai groupe à part entière, a eu besoin de disparaître. La signature chez Roadrunner, le fait de se retrouver sur un poids-lourd de sa catégorie et tout le Barnum que cela supposait, comme le tourbillon médiatique/enchaînement des tournées au sein d'un microcosme rock/metal dont la chute inexorable ne semblait pouvoir être enrayée, il était alors temps pour les scandinaves de s'endormir. Retrouver la quiétude, le silence. De ne plus enregistrer, monter sur scène, donner d'interview, ni même le moindre signe de vie. Khoma était en sommeil.
3 ans plus tard, l'envie de "renaître" se révélant trop forte, le groupe refait surface, oubliant l'expérience d'une presque major (Roadrunner n'appartenait alors qu'en partie à Warner Music Group) pour travailler avec une structure à l'échelle plus artisanale, Selective Notes, un petit label indépendant fondé et géré par Anders Fridens, connu pour être le vocaliste d'In Flames. De cette collaboration nait en 2010 A final storm, un troisième album offrant à Khoma l'opportunité de conclure sa trilogie musicale de manière définitive. Avant la suite ? Ou un hiatus indéfini ? Les questions étant en suspens et le temps passant, le groupe décide alors, début 2012, de ne pas vraiment faire de choix et d'exhumer les morceaux qu'il avait composé/enregistré depuis ses débuts, sans jamais les publier, pour dresser un panorama de quelques dix années de carrière, retravailler ses compositions et les coucher sur un vrai/faux album : le dénommé All erodes.
Paru chez Pelagic Records (qui s'était déjà occupé de sortir la version LP d'A final storm), ce quatrième effort des Suédois n'est donc pas à proprement parler un véritable album... même si la définition d'un "vrai" ou "faux" album est finalement bien incertaine. Toujours est-il qu'ici, Khoma sonne plus que jamais comme un mix idéal entre émo-rock, indie-pop, post-rock et metal alternatif, quelque part au croisement des chemins entre Deftones, Radiohead et Pg.lost ("In ruins", "Just another host"). Mélodies stellaires ("Give it meaning"), arrangements subtilement essaimés et crescendo vibrants ("Dead seas"), Khoma fait ce qu'il sait faire de mieux avec une classe étourdissante, même s'il ne s'évite pas quelques facilités sur deux/trois passages qui n'altèrent en rien la qualité artistique évidente de son travail avec "Dead throes" ou "Winter came upon us" par exemple. Difficile de maintenir un tel niveau d'excellence sur la durée d'un "album" cela dit, d'autant qu'All erodes ne saurait être vu comme une simple compilation de chutes de studio jugées à l'époque trop faibles pour être placées sur les albums précédents et ici cyniquement recyclés afin de vendre encore un peu en capitalisant sur le groupe... Lequel n'a certainement pas besoin de cela pour exister par lui-même.
Sorte de mi-album/mi-collection d'inédits plus ou moins récents (ou pas récents du tout) on l'a dit, All erodes marque le chapitre final d'une discographie dont on ne sait pas si elle aura une suite à ce jour. Mais avec des morceaux du calibre d'"Eyes to the sun", il serait regrettable que ce ne soit pas le cas, d'une manière ou d'une autre. Car, frappé par le sceau de la bénédiction d'Umeå, moins de 80.000 âmes et pourtant berceau de Cult of Luna, Meshuggah et Refused - ce qui sous-entend qu'il y a un truc d'extraordinaire dans l'air que respire les habitants de cette ville - Khoma respire définitivement l'élégance. Encore et toujours.
Khoma / Chronique LP > A final storm
Sorti assez confidentiellement en CD/digital par le très indépendant label scandinave Selective Notes et réédité quelques années plus tard en vinyle par Pelagic Records (le label de The Ocean), A final storm marque à la fois le terme d'une trilogie discographique initiée en 2004 par l'album Tsunami et poursuivit deux ans plus tard avec The second wave ; et le retour à l'indépendance après un détour en mini-major (le deuxième opus long-format des Suédois ayant vu le jour chez Roadrunner). Le tout s'offrant, en l'espace d'une petite douzaine de titres, une nouvelle escapade dans les déserts glacés de leur Scanie natale, avec toujours cette griffe qui est la leur, intense et saisissante, aisément reconnaissable pour celui qui est familier de cet univers.
Très exactement onze morceaux qui s'élancent sur un "Army of one" aussi ombrageux qu'efficace. La basse est ronde, le riffing musculeux mais élégant, il se dégage une impression de puissance velouté et en même temps de mélancolie presque pop, domptée un feeling rock alternatif aux fulgurances post-métallique de premier choix. On en prend moins de cinq minutes de musique mais cela suffit à Khoma pour combler son auditoire invisible. Avec son sens de la dramaturgie sonore parfaitement aiguisé, ses émotions brutes qu'il fait jaillir où on l'attend, quand on l'attend, mais avec une maîtrise invariable de son sujet ("From the hands of sinners"). Et ainsi de l'emmener jusqu'au sommet de cet A final storm dès la troisième piste : l'intimiste et bouleversant "Harvest", véritable petit miracle musical venu du froid. Sublime.
Un peu difficile de faire mieux derrière ça et il est sans doute là le problème majeur de cet album, le fameux écueil qui accueille tous ceux parvenus un peu trop tôt au climax sensoriel de sa création, dès lors qu'il reste encore huit titres à écouler. Evidemment, Khoma fait mieux qu'assurer le minimum syndical, entre un "Osiris" à la mécanique rythmique implacable et aux mélodies habitée, facile mais toujours agréable, un éponyme mêlant fragilité et puissance d'impact avec un savoir-faire certain, ou un "The tide" qui reprend encore une fois les codes de la musique des Suédois pour en proposer une légère variation post-pop-rock enjôleuse. On apprécie mais on attend des éclairs de génie ou cette excellence à laquelle le groupe nous a habitués sur Tsunami puis The second wave. Et celle-ci se fait rare, les scandinaves se contentant un peu trop souvent de se limiter à ce qu'ils savent (certes, très bien) faire sans se réinventer, ni provoquer d'étincelle ("All like serpents", "By the gallows").
On se rassure, tout l'intérêt de l'album n'est pas non plus dans les trois premiers titres et si Khoma déçoit quelque peu, il n'est pour autant jamais mauvais, se limitant à ne pas trop forcer son talent si ce n'est sur les quelques pépites à la beauté ineffable que l'on retrouve au détour d'"Inquisition" ou "In it for fighting". Classe comme toujours, oui, mais un peu trop dans la facilité. Car il ne faut pas se leurrer, ce groupe-là peut aisément mieux faire et atteindre une réelle constance dans l'excellence.
Khoma / Chronique LP > The second wave
Attention, on previent les néophytes, cet album est une énorme baffe que l'on prend dans les tympans et devant laquelle on mettra un temps infini à se remettre... Les échos que l'on avait de The second wave, le deuxième album de Khoma après Tsunami (sorti quasi exclusivement dans les pays scandinaves), laissaient augurer un album de haute volée, mais là... la secousse sismique à de quoi en laisser plus d'un pantois. Mais qu'est-ce donc au juste que cet album sorti chez Roadrunner ? Un nouveau manifeste métallique de référence que l'on attendait plus de la part du label néerlandais ? Un nouveau disque indie capable d'exploser les charts avec sa pop incandescente et ses mélodies taillées pour le stade ? Et bien pas du tout. The second wave est tout simplement un album hors-norme, comme seuls les groupes venus du Nord de l'Europe semblent savoir nous en offrir depuis quelques temps. Riffs post-metal telluriques, mélodies indie rock aériennes, chant stratosphérique, Khoma réussit ici à allier la puissance ravageuse du metal et les ambiances éthérées du post-rock pour mettre les deux au service d'une intensité émotionnelle qui nous prend aux tripes. En l'espace de onze titres, les suédois délivrent un cocktail musical où les éléments entrent en collision, où les harmonies sont empreintes d'une poésie post-rock magique, où les effluves métalliques lui donnent un aspect compact et massif du plus bel effet.
On pourra évoquer Radiohead pour tenter de définir le chant de Jan Jämte et Fredrik Kihlberg, Sigur Ros en écoutant les notes de claviers parcourant un titre tel que "Hyenas" ou Oceansize en se laissant porter par les crescendo de guitares incroyablement maîtrisés, sans pour autant capter tout ce qui fait la classe des Suédois. On va rester à court de superlatifs pour parler de la musique que délivre Khoma sur cet album, mais il nous sera difficile d'ignorer que le groupe accouche là d'un authentique chef-d'oeuvre... Une intensité dramatique absolument hallucinante, une section rythmique terrienne pendant que les guitares et le chant s'envolent vers des hauteurs que l'on pensaient pourtant inaccessibles. Autant dans la sensibilité et la fragilité de leurs mélodies, que dans le tulmulte de leurs instrumentations, des morceaux tels que "Through walls", "Like coming home" ou un "Asleep" magnifique d'épure réfléchie, sont des monuments émotionnels d'une étonnante pureté. Leurs compatriotes de Lingua et leur, pourtant excellent, The smell of a life that could have been avaient pourtant mis la barre assez haut, sans doute pas assez vu la facilité avec laquelle Khoma élève encore le niveau. Ses compositions transportent l'auditeur vers des contrées insoupçonnées, l'envoûtant à la manière d'un Sigur Ros (mais avec plus de décibels), pour ne jamais le laisser s'échapper ("Medea")... En étant exigeant, on pourra reprocher à Khoma de ne pas laisser apparaître dans ses morceuax, au moins en filigrane, le sous-texte politique apparu sur leur site internet, mais pour le reste... difficile de trouver à redire. Autant dans sa douceur que dans sa puissance, The second wave est de ces albums qui pourraient bien marquer la décennie du rock ou du métal (voire des deux...), parce qu'un chef-d'oeuvre de cette trempe, c'est exceptionnellement rare...