Rock Rock > Kevin K

Biographie > un américain qui ramone

Résumer l'histoire de Kevin K en quelques mots relève du suicide, tellement la carrière du bonhomme est conséquente. Je me contenterai de quelques mots clés en attendant la biographie du Monsieur à paraître dans les semaines qui viennent chez Kicking Records : New York. 1976. Les Paul. Des cagettes d'albums enregistrés. Quelques backing band à travers le monde. Tatouages. Sueur. P U N K R O C K. La suite au prochain épisode.

Kevin K / Chronique LP > Deutschland

Kevin K - Deutschland Si Mr Cu ! devait me graisser la patte pour chroniquer les disques de son label Kicking Records, le bougre ferait une mauvaise affaire ! Car je suis tellement enthousiasmé par le catalogue du label toulousain que je donne à coeur joie de bafouiller quelques lignes à chaque sortie de ses skeuds ! De mémoire, je n'ai pas laissé UN seul disque du label de côté histoire de marquer ma déception ou mon rejet pour d'obscures raisons qui ne regarderait que moi. Le gars vise juste à chaque fois, et en attendant les sorties prochaines des nouveaux Flying Donuts et Billy The Kill, voilà que débarque une bombe, le disque qui calme, la tripoté de titres qui mettent tout le monde d'accord, bref, l'album qui pointe le bout de on nez sans prévenir et qui risque d'en laisser pantois plus d'un. Mesdames et Messieurs, je vous demande d'acclamer comme il se doit Deutschland, le nouvel album de Monsieur Kevin K. Je vais être franc avec vous...je n'ai pas beaucoup de recul par rapport à la discographie du New Yorkais. Le gazier a un passé digne d'une encyclopédie en trois tomes, il a connu la grande époque du punk rock aux Etats-Unis, a partagé des scènes avec The Ramones, a fait le tour du monde avec sa guitare, et à enregistrer multitudes de galettes dans un créneau résolument punk rock. Le brave Mr Cu ! m'avait pourtant prévenu : Deutschland est un disque coup de coeur, un album qui risque de surprendre dans une ambiance entre Iggy Pop et ces sons nouveaux. Soit. En enfourchant Deutschland dans ma haute fidélité, j'ai été attentif. Puis surpris. Et enfin conquis. Qu'attendre d'un gars qui envoie du punk rock depuis 1976, je vous le demande. Et si, finalement, on mettait de côté le passé du bonhomme et qu'on se laissait bercer par ce magnifique album ? C'est ce que j'ai fait, et je peux vous dire que cette galette est vraiment réussie. Enregistré avec Ritchie Buzz et Fabien Tolosa (tenant respectivement la guitare et la batterie des excellents The Last Brigade, ce disque au titre en hommage à Berlin (dommage, Lou Reed a déjà sorti un disque du nom de la ville allemande) est un recueil de petites perles. Evidemment, le gars envoie du punk rock mid tempo "traditionnel" qui a fait sa renommée ("She is no fun", "Poland"), mais c'est du côté des "OVNI" que réside notamment l'intérêt de ce disque : "Intrusive", morceau ouvrant le disque, est un petit bijou de pop rock mélangeant voix envoûtante, guitare tantôt sucrée, tantôt tranchante, basse apocalyptique et clavier hypnotique. Parler de chef d'oeuvre serait abusé ? fuck off, j'adore. "American sector" et "Kim" ouvre une nouvelle brêche en associant sonorités futuristes et guitare/basse/batt à l'ancienne. Surprenant, mais tellement génial. On se laisse facilement envoûter par ce disque plus facile d'accès que les mélanges originaux pourraient le laisser suggérer. Kevin K est attachant, sa voix ne reflète pas les blessures que le bonhomme a subi, et la partie rythmique envoyée par nos deux frenchies est impeccable. Je ne vais pas vous faire un dessin, surtout que je ne maîtrise pas Paint, mais Deutschland est certainement l'un des disques essentiels de l'année. Et si ces quelques lignes ne vous ont pas totalement convaincues, il ne vous reste qu'à écouter "Hom many times", sublime chanson que seul votre coeur pourra décrire. Et si, par malheur, vous passez à coté de ce disque, peu importe, Kevin K s'en branle, le gars n'a plus rien à prouver, c'est juste que vous passerez à côté de quelque chose.