kasabian_live_from_brixton_academy Moins de 12 mois après la grosse claque éléctro-rock groovy pop qu'avait été son album éponyme, Kasabian revient (déjà) avec un album live enregistré à la Brixton Academy de Londres. Soit. Là déjà, on se dit que le bât blesse, sortir un live après seulement un seul LP, ça sent l'opportunisme commercial à plein nez. Money is money ! Même en gonflant ce live de quelques titres parus sur les nombreux singles qu'a sorti le groupe un peu partout dans le monde, on était en droit d'être particulièrement exigeant. A raison. D'autant qu'on est plutôt servi, car, si le groupe a parfois eu la réputation d'être un peu mou du genou en live lors de ses concerts européens, vous imaginerez bien qu'à l'occasion de celui-ci, les Kasabian ont mis les petits plats dans les grands. Accrochez-vous le dîner est servi.
Au programme, de ce copieux repas, 14 titres (seulement.) mais que du lourd, du hit ultime à s'en décrasser les tympans pour un bon bout de temps. Le combo débute les hostilités avec l'excellent "I.D" et nous bétonne ça avec le non moins tubesque "Cutt off". Du lourd qu'on vous disait. Surtout que niveau son, rien à redire, on est gâté et le groupe peut, à sa guise, mettre le feu à la salle. On s'en doutait, Kasabian a la hype et en fait des tonnes. Les quatre de Leicester ont décidé de donner dans la tuerie sonique en rajoutant des breaks éléctro du plus bel effet, notamment sur "Reason is treason", et bien évidemment en assurant le show sur l'énorme "Running battle". L'un des nombreux tubes de l'album studio est assurément l'un des chocs de ce live. Electrisant, puissamment entêtant, on s'en rempli allègrement la panse, d'autant que les anglais enchaînent avec un "Processed beats" sommes toutes très classique (par rapport à l'album studio...) mais surtout un "55" inédit ou presque, puisque seul le fan hardcore et monomanique l'aura déjà entendu dans la même version sur l'édition limitée de l'album studio.
Kasabian va alors alterner les titres les plus connus, histoire de combler l'appétit démesuré des hordes de fans venues les voir, en leur livrant en patûre deux titres extrait de l'album éponyme ("Test transmission" et "Butcher blues") ; et d'autres moins connus puisque parus sur les divers singles et EP's du groupe. L'énergique, speedé et quelque peu brouillon "The nightworker's" (déjà entendu sur l'édition japonaise du single Processed beats) ne convaincra pas vraiment d'ailleurs, à l'inverse de l'aérien "Pam am slit scam" qui était déjà en B-side sur la tracklist du Cutt off EP. Un titre planant qui plonge l'auditeur dans une torpeur éléctro cotonneuse et hypnotique, avec la déflagration de l'inévitable "L.S.F". Un seul mot pour décrire ce que donne ce titre sur ce live : atomique. Un hit ultime derrière lequel il est difficile de passer, sauf que Kasabian a encore quelques as dans sa manche, l'efficace "U-boat" et surtout "Club foot". En guise de final, on ne peut rêver mieux, surtout que ce titre ne peut prendre toute sa dimension qu'en live. Une bombe éléctro-rock conçue en s'inspirant des hymnes des stades de football anglais, cela ajouté à l'ambiance d'un live comme celui-ci, ça ne peut être que furieusement jouissif. A l'image de cet album live à la raison d'être, au départ, mercantile (ne soyons pas naïfs) et au résultat carrément indispensable.