Karma to Burn - V Ah tiens un nouveau Karma to Burn => réflexe pavlovien : voilà qui va envoyer du riffs bien fuzzy par palettes. Oui et c'est le cas. Et c'est tout. La chronique pourrait s'arrêter là, on aurait déjà quasiment tout dit sur cet album qui relève plus du livre de recettes stoner-rock sagement assimilé que d'un véritable album digne de l'aura que possède le groupe sur la scène stoner-rock planétaire. Surtout sur les titres instrumentaux (cinq quand même) pour lesquels le groupe n'a pas daigné donner de nom mais uniquement des numéros, dans le désordre... si bien qu'entre un morceau avec des riffs qui butinent mais sans vraiment d'âme et un autre titre avec des riffs qui poinçonne sans pour autant parvenir à exciter le palpitant, il n'y a plus grande différence. On exagère ? Oui, un peu... mais pas beaucoup non plus.
Parce que certes sur "48", KTB arrive à se sortir de l'implacable mécanique qu'il s'est imposée tout seul, celle-là même où il empile les plans de guitares aux textures stoner parfaitement assumées mais sans pour autant arriver à en faire quelque chose, mais ça ne suffit pas longtemps. Un peu stérile donc, sauf quand il parvient, par intermittence, à proposer quelque chose d'autre qu'une "simple" démonstration formelle du sujet. On se répète, comme le font un peu trop souvent les auteurs des pourtant très cultes Almost heathen et Wild wonderful purgatory, V tourne un peu trop rapidement en rond, quand bien même le groove est, le temps de quelques fulgurances, tout aussi implacable que par le passé. Bref, balancer du riff qui turbine, ça c'est pas nouveau, les Karma to Burn savent faire. Le problème c'est que ça ne suffit pas à faire un (très) bon album. Et ce n'est que quand le chant fait son apparition (3 titres) que ce V-là devient parfois excitant (on pense à "The cynic" notamment, un peu moins à "Never say die"... et encore moins à "Jimmy D"). Clairement insuffisant pour nous faire grimper au plafond.