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Karkwa / Chronique LP > Dans la seconde

Karkwa-Dans la seconde Quand Montréal vient à nous, il faut avouer que c'est touchant. Et quand un groupe de la trempe de Karkwa nous fait l'honneur de nous envoyer un disque pour en toucher quelques mots dans un modeste, mais non moins impeccable magazine en ligne, c'est flatteur. Le quintet nord-américain a sorti l'an passé Dans la seconde, son cinquième album en un quart de siècle de carrière (et une pause de treize ans tout de même). Dans un style pop indie rock, le groupe (présente neuf chansons abouties dans un disque aussi agréable à écouter qu'à regarder. Car outre la pochette (œuvre du peintre Bernard Lavoie), cet album va te faire voyager et te faire découvrir les jolis paysages sonores d'un groupe qui, certes, à de la bouteille et propose une musique... enivrante. Tantôt lumineux ("À bout portant", "Dans la seconde") tantôt énigmatique ("Parfaite à l'écran", "Gravité"), Dans la seconde mérite d'être écouté et surtout d'être entendu, tant la richesse de ses sonorités et la pureté de ses compositions instinctives et loin d'être singulières requièrent un savoir-faire digne d'un orfèvre expérimenté. Pour l'anecdote, la voix de Louis-Jean Cormier m'a rappelé celle de Daran (auteur des excellents albums 8 barré et Déménagé), aujourd'hui expatrié... au Québec ! Bref, Dans la seconde est un chouette disque, et je te laisse le même laps de temps pour aller l'écouter (et l'apprécier).

Publié dans le Mag #60

Karkwa / Chronique LP > Les chemins de verre

Karkwa - Les chemins de verre Voila déjà deux ans qu'est sorti cet album de Karkwa, le 4ème et dernier en date. Deux ans de négligence où l'album a filé entre les doigts experts de bon nombre de chroniqueurs français. À tort ou a raison ? Le groupe a pourtant remporté en 2010, avec cet album, le célèbre Polaris Prize canadien, l'équivalent du Mercury Prize anglais. Alors même si ce genre de Palmarès ne me fera pas leur dégrafer le pantalon, leurs premières parties pour Arcade Fire leur attribue une belle bouteille et une place sûrement pas due au hasard. Alors oui, Karkwa est une formation (déjà vieille de 12 ans) francophone et ces dernières n'ont pas trop la côte sur nos terres, une sorte de culture française qui a tendance à "variétiser" tous ceux qui s'essaient à la composition avec la langue de Molière. Moi le premier, et si je suis honnête, je dois bien avouer que la première écoute n'a pas été fulgurante.
J'avais un vague souvenir de leur prestation aux Eurockéennes qui ne m'avait pas convaincue, aussi, s'il avait fallu laisser cet album aux oubliettes je l'aurais fait sans peine. Seulement voilà, j'ai écouté et ré-écouté. Je me suis décomplexé, laissant de coté bon nombres de clichés idiot pour me pencher uniquement sur le fond, le contenu, le propos. Et cette production que je trouvais lisse, bien coiffée, française s'est petit à petit transformé en un compagnon de tous les jours. Proximité sûrement due à l'intimité entretenue tout le long du disque. Comme une chute, on quitte petit à petit le lumineux pour s'engouffrer dans un bleu profond et éthéré. Si les marches folk ("Le pryromane", "L'acouphène", "Les chemins de verre"), qui ne sont pas sans rappeler Arcade Fire ne vous séduisent pas, patientez et vous tomberez sur des titres ambiancés comme peut l'envisager Sigur Ros ("Dors dans mon sang") et d'autres comme soufflés par une grâce similaire à celle de Get well Soon ("28 jours"). Alors, c'est en paix avec moi même que je peux vous le dire : on est passé à coté d'un sacré truc.