Kafka - Geografia O est passé en 2008 au travers des mailles de notre filet, mais en passant du label auvergnat Vintage.corp à Pyromane Records, Kafka nous retrouve pour notre plus grand plaisir. Après une incartade avec Benjamin de la Fuente et avant de travailler sur Akouariom avec Jonathan Pontier, c'est donc seuls qu'ils offrent Geografia. Comment maintenant imaginer qu'un prof de géo fan de Pink Floyd et de post rock puisse écrire le moindre caractère négatif sur un album avec un tel titre proposé par un groupe post rock influencé par Pink Floyd ? Impossible. Ouvrons donc bien grand la boîte des compliments car ils sont tous largement mérités !
Plus doux qu'à leurs débuts, les Kafka livrent des ambiances très cinématographiques dans l'esprit (sans jouer avec des samples comme Microfilm), ils posent de relativement petits mouvements (six morceaux ne dépassent pas les 6 minutes) chargés parfois plus de bruitage que de mélodies ("Rapt", tiens, un titre de film...) où la tension monte et descend (les deux parties de "Rewind"). Dans le choix des sons de la guitare et des cymbales, ça me fait penser par moments à l'insouciance de More mais sur cet album, Kafka s'est affranchi de toutes références pour se rapprocher de sa personnalité, les différents territoires explorés sont donc davantage des ex-terra incognita que des bastions estampillés Pink Floyd ou Mogwai, leur Geografia est personnelle, complexe, difficile à classer et c'est ce qui rend leur planète-bulle si intéressante à découvrir (et à redécouvrir étant donné que chaque écoute apporte son lot de petits détails passés inaperçus jusque là). De toutes les régions amenées jusqu'à nos oreilles, j'ai une petite préférence pour "Spirals", guitares et rythmiques jouent avec nos nerfs et tourbillonnent jusqu'à nous faire perdre pied, un vrai régal.
Certainement trop chaotique pour les amateurs de pop rock structuré, cet opus ravira tous ceux qui ont l'âme aventurière, ceux qui savent qu'au bout de leur chemin, ils toucheront au but, accèderont à un trésor, et ici, le trésor c'est le chemin...