Rock Rock > Junkyard Birds

Biographie > Du Russ Meyer tout droit sorti du garage...


" ... Junkyard Birds c'est du Russ Meyer méchamment électrifié. Ce disque ferait une bande-son idéale pour un crossover "Motor psycho/Ultra Vixens" [...] Go-go girls opulentes et plantureuses pour un live show torride et salace, 750 dépenaillées pour un métal-blues dégénéré et volcanique, aucune place ici pour le léché et le calibré. Tout n'est que sueur, stupre, adrénaline et vice..." ont écrit les gens du fanzine 442ième Rue à propos de Junkyard Birds... Après réflexion et écoute des premiers extraits sur un site communautaire qui commence par "My" et finit par "Space", force est de constater que l'avertissement est légitime. Depuis une dizaine d'années, Auch et sa région (le Gers pour les nullos en géo) ont donc les spécialités culinaires (le foie gras pour les buses en cuisine...) et son groupe de metal/rock/power garage. Un groupe au style musical assez facilement reconnaissable puisqu'étant le fruit d'une [je cite] "partouze géantes largement arrosées de MC5, Black Sabbath et Motörhead", pour un condensé de rock à la virilité plus qu'affirmée et à la puissance de feu d'un destroyer stellaire de l'Empire Galactique (cf : Star Wars pour les zéros tout...). En clair, Junkyard Birds est un groupe qui puise son feu sacré dans le rock power burné des 70's/80's en étant à la recherche du Saint Graal du rock'n roll. Au rayon discographique, les gersois font leurs débuts avec du live (presque une évidence pour un groupe qui n'a que ça en tête) et un Doomed to be underground lâché à ses fans en 2001. Un premier essai en direct bientôt suivi d'un enregistrement studio baptisé Ride from the Junkyard to Hell en déballé en public courant 2003. En 2007 et après avoir écumé à peu près tout ce que l'hexagone compte de salle de concerts capables d'accueillir ses shows turgescents, le groupe sort via Dead Bees Records (Alone in 1982, Eyelash Pulse, Call me Loretta, Sleep Talker...) son nouvel effort, sobrement, simplement et ultra-efficacement baptisé : The fuck album. Presque une évidence.

Junkyard Birds / Chronique LP > Freewheeling free will

Junkyard Birds - Free wheeling free will
Quatrième album studio pour les oiseaux de proie de la scène rock/stoner hexagonale et, il faut bien l'admettre une reconnaissance inversement proportionnelle à son efficacité sonore. Difficile d'être prophète en son pays car là où le public est friand de ce type de son outre-Atlantique, la malédiction d'une exception culturelle à la française a encore frappé. Toujours est-il que cinq ans après The fuck album, les JBs' sont enfin de retour avec une nouvelle cargaison de titres bien velu confiés à M. Stéphane Buriez, chargé de donner du souffle à un ensemble qui n'en manque donc pas ("Death valley rider"). Même si on aurait rêvé d'une prod' un peu plus maousse, rendant justice à des titres qui taillent la route comme pas deux et envoient la sauce heavy rock vs stoner joyeusement éclabousser la platine ("High heels and leather boots", "Lady FTW"...), les Junkyard Birds font le job. Et pas qu'un peu. Le groupe donne dans le rock généreux, couillu, explosif et se fait plaisir dès lors qu'il s'agit de secouer les esgourdes de l'auditoire ("Ego killing") ou de jouer la carte ténébreuse sur l'enfiévré "Serial licker blues". Résultat, ça groove, ça balade un feeling typiquement US ("Lovers of the edge of time") et ça se laisse déguster avec un plaisir communicative ("The with queen and the pinball lizard").

Junkyard Birds / Chronique LP > The fuck album


junkyard_birds_the_fuck_album.jpg The fuck album, avec un titre pareil, mieux vaut assurer le coup au risque de passer un manche incapable de concrétiser l'attente suscitée par un titre et une bio qui a tout pour dégoupiller la scène metal/stoner/garage rock hexagonale. Mais après quelques secondes d'un premier titre punky à souhait ("No fuck tonight"), branché sur 10 000 volts et exécuté avec l'expérience d'un groupe aguerri par des dizaines de concerts et l'efficacité des grosses cylindrées types The Hellacopters ou Turbonegro, on est rapidement rassurés pour eux. C'est speedé à mort, enlevé sans en mettre une miette à côté et ça fait du bien par où ça passe. Pas calmé par une mise en branle brûlante à souhait, Junkyard Birds enchaîne sur le même tempo ("She's a witch"), mais en rajoute des décibels en plus. Plus de puissance = plus d'efficacité chez les natifs de la patrie du foie gras. Au niveau graisse, on s'y retrouve également avec un titre power-rock qui rentre dans le lard en y allant gaiment. 3e acte : avec "Le grand cornu", le groupe ralenti le rythme et alourdi le texte en balançant des riffs pachydermiques très métalliques et qui donne une connotation plus heavy à The fuck album. Au niveau du chant également, la musique des gersois s'enracinent dans un metal/rock sans fioritures et monstrueusement bien gâté par la nature.
Rythmiques de mammouth, ligne de grattes ultra-saturées qui karcherisent les cages au miel pour paraphraser l'expression célèbre d'un grand penseur français du XXIe siècle (sic), le combo envoie du petit bois et enfonce encore le clou sur une 4e piste de l'album virant carrément métal ("Tales from San Francisco"). Car pour le retour au rock pur et dur, il faut attendre l'éléctrique morceau suivant, au titre très poétique ("Nothing's better than a good fuck in the wild"). En live, Junkyard Birds avoue vivre chaque concert comme si c'était le dernier. C'est cette impression qui prédomine à l'écoute d'un titre court, compact et virilement engagé sur l'autoroute du rock'n roll qui mènera au but final : le riff ultime. Basique mais jouissif. Pour le moment, et pour la rafale de titres restants (dont le très bon "The more you fuck..." et toujours cette élégance rare dans le propos), c'est à coup de grattes sulfureuses façon Fu Manchu et de basse joyeusement bourdonnante lointainement inspirée des maîtres es-stoner Kyussiens, que le groupe cueille une série de titres salaces, très bruts de décoffrages, groovy, catchy et maîtrisés à merveille. Des compos suffisamment variées dans leur approche de l'essence du rock pour ne jamais nous lâcher en route. Avec The fuck album, Junkyard Birds assume l'effet d'annonce, met les couilles sur la table et se vide les trippes au travers d'un album solide et racé, certes pas exempt de défauts, mais à la fois inspiré, foutrement burné et terriblement éléctrisant.